Faits Divers

A l'île Maurice, un homme torturé et lynché par des groupuscules extrémistes pour des propos sectaires


Rédigé par E. Moris le Samedi 9 Janvier 2021



Sous cloche depuis la pandémie et une réouverture des frontières partielles, l'île Maurice connait un regain de violence. Des groupes criminels liés aux cartels de la drogue et des groupuscules fanatiques  qui incitent à la haine raciale font la loi sur le territoire mauricien, agissant dans un monde parallèle, où la police se fait complice de ce chaos.

Les Mauriciens, toutes communautés confondues, condamnent sans réserve les dérives sectaires et les campagnes infectes qui ternissent l'image de l'île Maurice et du vivre-ensemble

Des événements très graves se passent à Maurice, des voix s'élèvent de plus en plus nombreuses pour dénoncer des atteintes intolérables à la démocratie et à la paix sociale, alimentées par des politiciens sans scrupule. Si le Premier ministre n'hésite pas à jeter en geôle ou interpeller des internautes, qui ont pour malheur de partager des publications humoristiques, il a pris l'habitude de fermer les yeux sur la campagne communale, dont les auteurs sont des proches du MSM, et qui a pour but de diviser le pays.

Où se trouve la police ? Celle, qui est prompt à perquisitionner aux petites heures du matin des internautes, ou interroger à deux reprises, un homme faisant des blagues entre potes ? Celle, qui barricade la capitale dans une ambiance de guerre civile ?

Sheik Monawar Ali Fardeen Okeeb, âgé de 38 ans, a été torturé, humilié et forcé à proférer des insultes, pour avoir tenu des propos sectaires, sous l'influence de l'alcool ou autre substance, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Cette vidéo notons-le, a été publiée au lendemain d'une manifestation où des centaines de Mauriciens ont réclamé la démission du ministre du Commerce, lors de sa comparution en cour.

Nu et en sang, il implore le pardon de ses tortionnaires. L’homme a été admis à l’hôpital. La police assure qu’une enquête a été ouverte.

Rappelons que l'île Maurice connaît une vague de meurtres déguisés en suicide, où des corps sont retrouvés carbonisés, pendus dans des circonstances troublantes ou jetés dans des bassins. Si la police dénie toute forme de psychose ou de mafia su l'île, elle a la responsabilité de trouver les auteurs de ces actes. Chose troublante, les arrestations ou interpellations se font attendre alors que les noms sont bien connus de la place. Qui la police protège t-elle ? Que fait le ministre de l'Intérieur ? Pourquoi les caméras de surveillance du projet Safe City ne sont pas pris en compte pour des investigations ?

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Samedi 9 Janvier 2021