Société

A l'île Maurice, la vaccination reprend grâce au Covaxin. Un produit pas encore validé par l'OMS


Rédigé par E. Moris le Mercredi 24 Mars 2021



L''île Maurice est toujours confinée. La levée, de cette mesure extrême, a été prolongée d'une semaine soit le 30 mars 2021, avec une première phase de déconfinement le 31 mars.

En moins d'un mois, les autorités sanitaires comptabilisent 219 cas positifs. Ce rebond épidémique est un coup de massue mais bien loin du pic attendu.

La vaccination reprend avec le Covaxin
 
La stratégie vaccinale de l'île Maurice n'a pas été stoppée par "l'affaire" AstraZeneca, malgré la suspension de l'utilisation du produit dans plusieurs pays européens, les investigations complémentaires effectuées par l'Agence Européenne du Médicament (EMA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

En effet, la Santé réservera les 100 000 doses restantes de l'AstraZeneca pour les personnes qui ont déjà été traitées avec ce produit, depuis le début de la campagne vaccinale. Entre-temps, les Mauriciens se font vaccinés avec le Covaxin qui est en attente d'homologation par l'OMS. Rappelons que les autorités européennes ne sont pas encore prêtes à valider ce vaccin et à noter que le laboratoire indien Bharat Biotech, inventeur du Covaxin, n'a toujours pas déposé son dossier de validation auprès des services de l'OMS.

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Zouberr Joomaye, conseiller du premier ministre et entrepreneur, propulsé à la tête de la Vaccination committee justifie cette vaccination car il y aurait "urgence". En effet, le pays compte faire vacciner 60% de sa population d'ici juin.

Pour inciter les Mauriciens à se faire vacciner, malgré un formulaire de consentement très controversé, les artistes et sportifs ont été invités à recevoir la première dose de Covaxin. L'épouse du Premier ministre, Kobita Jugnauth et l'ambassadrice de l'Inde à Maurice se sont elles aussi prêtées au jeu du service après-vente en se vaccinant devant les caméras.

A noter que des voix dissonantes se font entendre. La vaccination pour les détenteurs de Work Access Permit est dénoncée par Rezistans Ek Alternativ. Selon les militants, les détenteurs du WAP sont obligés de se rendre dans un centre pour être vaccinés : "La manière dont cela se fait actuellement, avec l’utilisation du Work Access Permit, cela ressemble à une vaccination forcée. C’est la police et le patronat qui décident qui doit être vacciné. Dans une grande compagnie proche de l’État, ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacciner ont demandé quelles pourraient en être les conséquences et on leur a répondu qu’ils seront informés lundi. Donc, il est possible qu’il y ait des sanctions".
 

Mercredi 24 Mars 2021