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Opinion

[Opinion] La violence d'Etat coule dans les veines des Jugnauth de père en fils


Rédigé par E. Moris le Lundi 5 Juin 2023



Nous avons été les premiers et les rares à avoir dénoncé l’excès de zèle de la police s’agissant de faire respecter les consignes de sécurité dans le pays lors du confinement lié à la pandémie.

Sauf que toute liberté n’est pas absolue, la liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. Telle dans la balance de la justice, c’est dans ce souci de mise en balance qu’il faut trouver la pondération entre les libertés que peuvent exercer, en même temps, les uns et les autres. Mise en balance, pondération, juste milieu, ce sont là quelques caractéristiques des mesures proportionnées que doit prendre la police, sous les ordres de son commissaire, et sous la supervision du ministre de l’intérieur, qui se trouve être aussi le Premier ministre.

La proportionnalité des mesures de police, est un élément fondamental d’une démocratie moderne, elle doit être pratiquée par les gouvernants, mais surtout elle doit être sauvegardée par un pouvoir judiciaire indépendant.

Filmer des interventions policières en alimentant un climat de terreur, pour ensuite diffuser tout ça sur les réseaux sociaux, n’est pas une mesure proportionnée !

Après les vidéos de brutalité policière dans les stations de police, où des prisonniers ont été «battu, déshabillé, violé et dénigré dans leur dignité», on attend toujours les retombées de l’enquête. Il s’agissait de suspects cuisinés avec violence par quelques éléments de la police dans une cellule, loin des regards, que souvent on appelle des «brebis galeuses»

Depuis la création de la Special Striking Team (SST), la la milice des Jugnauth, on assiste à une violence d’État, puisque tout est planifié, orchestré et assumé. Planifié, puisque nous avons vu la force de frappe de toute une unité de la force régulière. Orchestré, puisque les scènes sont filmées par la police elle-même. Assumé, puisque les vidéos sont diffusées un maximum sur les réseaux sociaux pour choquer, faire peur, montrer sa suprématie, sa force de frappe.

Cette violence d’État tient sur le ministre de l’intérieur, pour qui la fin justifie les moyens, comme pour effacer toutes ses bourdes et ses décisions de vengeance personnelle, en se lançant dans une vaste opération d'arrestations de ses opposants. Cela alors que l’ouverture d’une enquête, devra attendre les conclusions ad vitam æternam.

Cette violence d’État est toujours d’actualité, puisque ce sang de terreur là coule dans les veines de la famille Jugnauth : coupe les doigts, «pisse lor dimunn», menaces, fraudes électorales, répression contre les opposants politiques, viol de la séparation des pouvoirs et non respect des institutions, mainmise sur la justice. 

Mais le fait que le Directeur des poursuites publiques (DPP) ait demandé publiquement au Commissaire de police de mettre fin à la pratique des arrestations arbitraires sur la base d'accusations provisoires est un signal fort au commissaire de police et de la très controversée Special Stricking Team. Lorsqu'un peuple n'est plus mesure de faire des réflexions et de donner son opinion librement, cet environnement de frayeur favorise des tensions sociales inévitables.

Lundi 5 Juin 2023


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