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Opinion

[Opinion] Une affaire de 'bhai lookhe' fait trembler Lakwisin


Rédigé par E. Moris le Lundi 4 Juillet 2022



C'est la Bérézina ! En quelques années, l'île Maurice a vu sa notoriété se dégrader à l'international, notamment avec la gestion catastrophique du naufrage du Wakashio, les manifestations citoyennes d'un peuple en colère, son nom sur la liste noire de l'Union Européenne ou encore un Premier ministre qui fait le zouave sur la BBC...mais c'est sans compter la sale habitude du clan Jugnauth de "veille zaffair dimoune" avec le projet Safe City, la carte biométrique et les écoutes téléphoniques. Mais il en faut toujours plus pour satisfaire Lakwisin. 

Dick Ng Sui Wa, président à temps partiel de l'Information and Communication Technologies Authority (ICTA) a très certainement creusé le pays vers des abysses intersidérales. La tentative de censurer les réseaux sociaux a été franchie avec le Consultation Paper de l’ICTA. Fort heureusement, on a vu une levée de boucliers de la société civile et de la presse internationale qui sont montées au créneau pour défendre nos libertés et notre droit à la vie privée. 

Une proposition de loi scélérate, qui faisait glisser le pays vers un Etat totalitaire et de régime dictatorial. Et c'est bien là le problème. L'ancien CEO de Mauritius Telecom qui vient maintenant le coeur sur la main, après sa démission, nous pondre ses états d'âmes au nom d'une amitié brisée et de la sécurité nationale du pays, c'est difficile à croire. Surtout qu'il a été bien silencieux durant ses moments de grandes incertitudes sur la liberté individuelle des Mauriciens. Le grand manitou avait quelques sbires en la personne de son beau-frère Sunil Gohin et de sa fidèle lieutenant de l'époque Karishma Beeharry-Moher, pour faire le service après-vente de la propagande gouvernementale, ne l'oublions pas. 

Aux déclarations chocs de Sherry Singh qui affirme : «J’ai refusé d’autoriser un 'third party' étranger à installer des équipements au MT pour contrôler et avoir accès au trafic Internet du pays» et qui selon les dires de l'ancien CEO, il ne peut en dire plus au risque de ternir l’image du pays sur le plan international et qui impactera les relations diplomatiques, les réponses de Pravind Jugnauth n'ont pas été convaincantes. L'homme est apparu blafard face à la presse samedi et ricanant bêtement. Il ne suffit pas pour un Premier ministre de dire "linn coz menti" ou "atann pli divan ou pou geté".  L'affaire relève de la haute trahison si cela est vrai. Mais de l'avis de tous, c'était assez pathétique de voir un homme répondre aux allégations très graves d'un ami supposément très proche de son épouse, tel un feuilleton "la vengeance d'un ex". Il n'y a pas pire comme boomerang, lui qui a l'habitude des coups sous la ceinture en politique et son obsession de la "braguette ouverte" concernant ses adversaires politiques.

On se souvient de la dernière campagne électorale, à moins de 15 jours du scrutin, où la politique s'est réduite venant du clan Jugnauth à celui qui a la plus grosse ou la plus petite dans son caleçon ! Le Premier ministre qui ne semble pas très au courant des vidéos des brutalités policières mais reste très au fait des vidéos relayées sur les réseaux sociaux par les organes de propagandes MSM sur le web comme à la radio, concernant la vie privée de l'ex- Premier ministre Navin Ramgoolam. Zinfos Moris n'avait d'ailleurs pas hésité à résumer cette situation comme celle de la politique de la "braguette ouverte".

Lors d'un meeting du 1er mai, son discours était sans équivoque. Le grand "défenseur des femmes" a interpellé la foule avec ses mots : «Pran tou ban dirigeants, ban leader de ban parti politik ki ena aspiration pou vine Premier minis. Nek pense ene kou sak madam ki ici, si met ou, ou tifi tou sel dan ene la sam ar sak leader de ban parti politik là, dir mwa avec kisanla ou pou pli santi ou pli en sekirite ? Dir mwa ! Mo laisse sa repons la pou zotte». 

Laissons le soin aux filles du couple Jugnauth de répondre à ce genre de propos. En 2022, avec un minimum d'éducation, aucune fille ne se risquerait d'aller dans la chambre d'un homme marié, peu importe qu'il soit Premier ministre ou non, pour se sentir en sécurité.
 

Lundi 4 Juillet 2022


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