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Opinion

[Opinion] Sawmynaden et Gobin plongent le Premier ministre dans les bas fonds de la mafia


Rédigé par E. Moris le Lundi 3 Avril 2023



Ailleurs alors que les chefs du gouvernement se séparent les uns après les autres de leur ministre, à Maurice c'est tout un système qui bénéficie de la complicité du haut de la pyramide du pouvoir

Les turpitudes du ministre Maneesh Gobin sont la nouvelle polémique en pleine rentrée parlementaire. Alors que d'un côté les Laurel et Hardy de la politique, Hurreeram et Ganoo n'ont pas manqué de se réjouir de cette rentrée parlementaire, où selon leur perception biaisée de chatwa, le Premier ministre aurait foutu « une claque magistrale contre les semeurs de confusions et ceux qui « zet labou » sur les membres du gouvernement ». Mais pas un mot sur le pot-de-vin allégué impliquant le ministre Gobin !

Vendredi, Keegan Etwaroo a été une nouvelle fois entendu dans les locaux de l’Icac, accompagné de son avocat, Yash Bhadain. Keegan Etwaroo a confirmé qu’il a effectivement fait des allégations de pots-de-vin contre un ministre et un PPS. Cela, en relation avec l’octroi du bail d’un terrain à Grand Bassin.

L’affaire devient crispy. Surtout que Me Yash Bhadain a jeté de l’huile sur le feu. Il a déclaré que son client a expliqué comment les pots-de-vin ont été payés. Si c’est Keegan Etwaroo qui occupe l’actualité dans cette affaire, il ne faut pas oublier qu’il y a le premier dénonciateur, dont l’identité est gardée secrète par l’Icac. Un certain J. Mais mieux, après le ministre Gobin, voilà qu’un autre nom a commencé à circuler. Il s’agit du Parliamentary Private Secretary (PPS) au n°7, Rajanah Dhaliah. 

Depuis, au gouvernement c'est silence radio. Quand on sait qu'un homme comme Yogida Sawmynaden, pris dans l'engrenage judiciaire s'offre un congé politique aux frais des contribuables, ce ne serait pas étonnant que Gobin écrase sa patate, dans l'attente que son leader l'absout de tout, vu qu'il aurait mené "sa propre enquête". Mais ce petit jeu ne marche pas à tous les coups dans l'opinion publique.

Rappelons que c'est un contrat de nettoyage de la State Trading Corporation (STC) qui tombait sous la tutelle du ministère du Commerce de Yogida Sawmynaden qui a fait surface dans l’affaire Kistnen. L’agent du MSM aurait participé à un appel d'offres avec la promesse de toucher de l'argent, jusqu'à qu'il se rend compte d'avoir été berné et de vouloir tout dénoncer. En retour, Soopramanien Kistnen a trouvé la mort dans des circonstances troublantes. Depuis, c'est une véritable boîte de Pandore. Les révélations en cour démontrent les failles du système et la corruption qui sévit dans chaque organisme d'Etat.

Mais revenons au ministre Gobin, quand il n'a pas un pied dans les champs de patates et un autre dans la justice, heureusement que le ridicule ne tue pas. Il aurait été foudroyé à force de se vautrer dans la boue. Cela aurait pu être anecdotique mais le drame, c’est que Maneesh Gobin en tant qu'Attorney General, est un représentant du peuple sur le plan local mais aussi à l'international. Quand le ministre ne s'amuse pas à piétiner le système de notation de Moody’s, se fiant désormais à son propre système de notation, où on se fout des réformes économiques entreprises ou pas, de la dette publique et de la politique monétaire, il enfonce le gouvernement dans sa chute et les bas fonds de la mafia.

Cette affaire de pot-de-vin allégué impliquant Maneesh Gobin avec comme toile de fond, Franklin, un jeune trentenaire qui aurait fait la pluie et le beau temps durant des années malgré une condamnation pour trafic de drogue à La Réunion, nuit à l'image du pays et à la crédibilité du gouvernement. Gageons que Pravind Jugnauth n'en a cure, l'important c'est de garder le pouvoir.

Lundi 3 Avril 2023


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