Opinion

[Opinion] N'acceptez jamais une gifle, c'est le début de la fin


Rédigé par E. Moris le Jeudi 17 Septembre 2020



L'ancien président français, Nicolas Sarkozy était l'invité de l'émission Quotidien. Cette séquence a retenu l'attention, en particulier sur les réseaux sociaux. Alors qu'il dénonçait "les élites qui se pincent le nez", Nicolas Sarkozy a évoqué le roman d'Agatha Christie, les Dix petits nègres, récemment rebaptisé Ils étaient dix en français en raison de la dimension raciste de l'ancien titre, demandant si on avait "le droit de dire singe". Une association d'idées qui a fait bondir de nombreux téléspectateurs, notamment sur Twitter.

À Maurice, une vidéo filmée à l'insu de son auteur fait le buzz. Lors d'un déjeuner privé, Pierre Noël a partagé des blagues potaches autour d'un verre avec ses potes. Une vidéo que certains n’hésitent pas à utiliser à des fins politiques. 

En attendant, cet employé d’Altéo a été suspendu et fait l’objet d’une enquête interne. Pierre Noël dit comprendre que cette vidéo, prise hors contexte, peut choquer. Il insiste qu’il « n’y a pas de fond raciste » dans ses propos.

Sans surprise c'est un membre d’une association socioculturelle, le Voice of Hindu (VoH), un groupuscule connu pour prises de positions extrêmes, qui a porté plainte contre lui. Faire une « plaisanterie» sur Air India n'est pas au goût de tout le monde. Il est bien connu, que les Indiens ont besoin des Mauriciens pour défendre leur honneur.

Ces scènes tristement ridicules aura au moins le mérite de mettre le doigt très exactement sur le mal névrotique de l'époque présente. En réalité, et à ce degré d'indigence intellectuelle et morale, à une époque qui traque le moindre soupçon, la moindre imputation d'a priori raciste lorsqu'il s'agit des peuples supposés victimes du racisme blanc et qui s'autorise des préjugés les plus grossiers et stéréotypés. Le pire du pire, ce sont ces sombres idiots qui tirent plaisir à exprimer leurs méchancetés.

Les "grandes gueules" sur les réseaux sociaux.

Ce sont les femmes qui sont les plus "grandes gueules" dans ce pays. Elles se tiennent debout contre vents et marées. Des femmes de convictions qui ont décidé de prendre les choses en main et avec un certain succès. Elles sont jeunes, moins jeunes, mère de famille ou célibataire, femme au foyer ou ayant une carrière professionnelle, elles s'assument et revendiquent leur droit de s'indigner avec raison et courage face au bétonnage sur l'île.

Que dire d'une Ingrid Charoux, qui n'a pas hésité à descendre de sa voiture en s'arrêtant sur une plage de l'île alors qu'elle était en pleine livraison, pour filmer une situation affligeante sur une plage publique transformée en dépotoir. 

Sa colère était justifiée et légitime face à un spectacle désolant d'incivisme flagrant et de je m'en foutisme ! Si sa vidéo a été autant partagée, c'est pour son coup de gueule qui reflète un avis général. Trop c'est trop ! Doit-on pour autant prendre des pincettes quand on sait que la veille avait lieu la fête de Ganga Asnan, où une grande partie de la communauté de l'île a convergé vers les rivières et la mer ? Est-ce comme le laisse entendre ses détracteurs dans une situation bien connue de "pa moi li sa" ou de "pa mo bann sa", "ki faire ou pas filmé pour Pâques?"...que personne n'a tort ?

On préfère dénigrer le français de madame, alors que le français est la langue courante de l'île. Au lieu de tirer une leçon de ces actes d'incivisme, il est aussi plus facile de faire une campagne de dénigrement...

On aurait pu en rester à là et observer ce joyeux petit monde incarné leur propre bêtise. Sauf que certaines personnes s'invitent à la danse, dans un but précis, attiser la braise communale. Des relents de racisme latent sont publiés, contraire à notre vivre ensemble. Alors que Ingrid Charoux soulève le manque de civisme de tous les mauriciens sans pointer du doigt une communauté et une religion en particulier, elle reçoit un seau d'attaques sur son épiderme et son passé. 

Pour conclure, laissons la parole à Percy Yip Tong, directeur artistique à Cyper Produktion :

" Le racisme et le communautarisme appelée communalisme à LIL MORIS est un cancer encore plus grave que la dégradation de notre environnement par toutes ces ordures et développements immobiliers qui envahissent la nature et la verdure. Le pays va mal. "

Jeudi 17 Septembre 2020