Opinion

[Opinion] Le tourisme à Maurice : « Nous sommes entrés dans le vide et l'inconnu »


Rédigé par E. Moris le Mercredi 15 Avril 2020



Imaginez un pays qui vit principalement du tourisme dont les hôtels, casinos, restaurants, centres de remise en formes, seraient simultanément et totalement fermés.

Une activité totalement à l'arrêt qui se retrouvent sans activité. Un cauchemar qu'aucun modèle mathématique ne peut vous enseigner. C'est à ce cauchemar qu'est confronté les hôteliers, à l'été qui se profile en Europe et, plus fondamentalement, aux séquelles que la crise sanitaire peut laisser chez les touristes.

Voyagerons-nous autant que ces dernières années ?

Retrouverons-nous l'envie et le plaisir de passer du temps dans des restaurants, de lézarder sur une plage, de visiter un pays étranger ? Ces considérations, qui peuvent sembler mineures ou accessoires pour beaucoup, sont pourtant au cœur des réflexions des professionnels du tourisme et du divertissement. 

Le coup de massue vient du président français Emmanuel Macron qui a annoncé lundi soir que les frontières avec les pays non européens resteront fermées jusqu'à nouvel ordre. Le touriste français est un marché important pour Maurice, avec la crise Covid-19, l’inquiétude des opérateurs de l’industrie du tourisme s’est exacerbée.

L'univers de l'accueil hôtelier affronte le pire de l'inédit : le vide et l'inconnu. Le vide, c'est l'absence de clients. L'inconnu, c'est le temps à attendre encore la fin du confinement et de la pandémie de coronavirus.

L'impact économique est considérable avec des établissements fermés Nous sommes dans le jamais vu. Subitement, tout a surgi brutalement et nous n'aurions jamais pu l'imaginer. Des voix s'élèvent et l'inquiétude est grandissante auprès des hôteliers face à la crise. Le ministre du Tourisme est un novice dans ce secteur, et ses sbires nommés pour allégeance au maître du jour, n'ont aucune expérience en la matière. 

Après le confinement, il y aura le déconfinement, mais le « retour à la normale » sera lent, très lent.

Et la clientèle internationale sera absente. Inutile de chercher à le cacher. Ce n'est certainement pas à l'approche des beaux jours estivales en Europe et ailleurs, qu'ils viendront se réfugier à 12 heures de vol dans notre hiver austral, même avec quelques bouteilles de whisky offertes.

Le mode de vie des voyageurs sortira considérablement changé par cette crise ?

C'est « la » question, celle que tout le monde a en tête. Va-t-on chercher à retrouver le goût et loisir de tout ce dont le confinement nous a privés : les voyages, les restaurants, les soirées entre amis ou en famille, les courses dans les magasins ? Allons-nous changer nos priorités ? Modifier nos habitudes, notamment en termes de sécurité sanitaire ? 

Dans deux, trois, quatre ou cinq mois, l'après-virus, le déconfinement, tous les nouveaux gestes et les nouveaux usages que nous aurons imaginés pour mieux nous protéger seront là pour nous rappeler qu'il ne faut rien oublier. 
 

Mercredi 15 Avril 2020