Politique

Marche du 29 août : La publication bizarre, presque irréelle de Lalit


Rédigé par E. Moris le Jeudi 27 Aout 2020



Au siège du mouvement de gauche, à Grande Rivière Nord Ouest, Lalit, on le sait, prend souvent des positions assez particulières. Très intéressantes ! Mais celle de mercredi soir est, pour dire le moins étrange. 

Déjà, l’auteur tombe à bras raccourcis sur Bruneau Laurette pour une déclaration et une action.

Rappelons que l’expert en sécurité avait qualifié l’accident du Wakashio « d’acte de guerre » et avait intenté des poursuites privées contre deux ministres qu’il accuse de ne pas avoir protégé correctement le pays. 

Pour ces paroles et cet acte, Lalit lui tombe dessus violemment, allant jusqu’à souligner que si Bruneau Laurette avait raison, dans les deux cas, Maurice pourrait dire adieu à la compensation. C’est presque cauchemarder debout ! 

Lalit s’en prend aussi à Navin Ramgoolam pour avoir dit sur la BBC que le Wakashio aurait été mêlé à un quelconque trafic et qu’un proche du pouvoir aurait été associé à cela. Et l’auteur du poste de souligner que si tout cela est vrai la compensation sera reléguée aux calendes grecques. 

Le post s’en prend aussi à Bruneau Laurette sur un autre plan. L’auteur ne comprend pas pourquoi il est élevé au rang de héros national et pourquoi des vieux croutons comme Boolell, Ramgoolam, Bérenger et Duval le suivent. 

Mais là où Lalit fait fort, c’est qu’il démonte le type parce qu’il s’est formé en Israël.

L’auteur soutient que Bruneau Laurette est un adepte du kapap israélien. Il s’agit d’une technique de combat en face à face. Lalit est l’un des tout premiers défenseurs à Maurice de la cause palestinienne.

Mais ce n’est pas une raison pour démolir un type parce qu’il s’est formé en Israël. D’ailleurs, toutes les forces d’intervention du monde aujourd’hui, même celles de l’Arabie saoudite, s’inspire des techniques de défense, d’attaque et de neutralisation israéliennes, notamment le krav-maga (version offensive). Mais de là utiliser le terme « individu pas rassurant », c’est quand même étonnant de la part de la formation. 

Toujours sur la question d’un homme au rang de héros national, Lalit évoque le cas Jameel Peerally en 2011 et va même jusqu’à revenir sur l’affaire Sheik Hossen, notamment pour dénoncer Paul Bérenger. 

Et l’auteur de souligner que ce même individu « pas rassurant » pour un sou, rallie autour de lui aujourd’hui nombre de dirigeants politiques autour d’un simple slogan, « lev pake ale ». 

Loin de nous l’idée de donner des leçons à Lalit, mais ce mouvement de gauche, dont la réflexion était l’un des points forts durant ces dernières décennies, devraient plutôt s’intéresser aux raisons pour lesquelles un homme symbolise actuellement une cause. Et à quel point, la sphère politique s’est dénaturée et s’est vidée de son essence. Ce qui amène une situation où trois leaders politiques sont forcés, pour montrer une sorte de connexion avec la population, de s’agripper au wagon d’un train. Comme en Inde où les plus pauvres, qui ne peuvent se permettre un billet de train, s’assoient sur le toit.

Jeudi 27 Aout 2020