Politique

Financement politique : les raisons pour lesquelles le MMM ne votera pas le projet de loi


Rédigé par E. Moris le Samedi 6 Juillet 2019



« Impossibles à appliquer ! » C’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger, en conférence de presse ce matin, pour expliquer le refus du MMM de voter le projet de loi sur le financement politique. Il a appelé le PMSD, le PTr et les autres formations de l’opposition à en faire de même.  

Paul Bérenger a d’abord déclaré qu’à l’époque, il n’était pas question de publier les noms des donateurs. « Mais c’est le contraire qui se passe avec le projet de loi dans sa forme actuelle. Là, on fait peur aux éventuels donateurs », a-t-il déclaré.  

Le leader du MMM a donné plusieurs exemples démontrant que les dispositions actuelles du projet de loi ne peuvent être appliquées. « D’abord, il faut garder et produire les reçus de toutes les dépenses électorales d’un montant supérieur à Rs 5 000 », a-t-il déclaré, tout en dénonçant que « la moindre infraction soit punie d’une amende de Rs 1 million ».  

Paul Bérenger déplore aussi la provision qui interdit la présence « non seulement de bases, mais aussi des quartiers généraux » en temps normal. Il s’oppose aussi au plafond des dépenses électorales de Rs 80 millions (Rs 1 million par candidat + Rs 1 million pour le parti dans chaque circonscription).  

Mais il y a fort à parier que c’est la provision suivante qui fait tiquer le MMM. D’après le projet de loi, seul le trésorier est autorisé à recevoir des dons. Personne d’autre ! 

Rappelons qu’à Maurice, c’est habituellement aux leaders politiques que les dons les plus importants sont remis. « Un habitant ne pourra aider un candidat particulier dans une circonscription. Il devra remettre l’argent au trésorier national du parti. Cela n’est pas applicable », a-t-il soutenu.  

Tout cela, selon Paul Bérenger, fait que le projet de loi relève « d’une tentative de mainmise dangereuse sur le fonctionnement des partis politiques ». Mais Paul Bérenger a précisé que les mauves « critique le projet de loi et non le Commissaire électorale et la Commission électorale ».  

Pour lui, le MSM a fait exprès, afin de ne pas obtenir de majorité de trois-quarts pour faire voter le projet de loi. Il soutient que « c’est une répétition de ce qui s’est passé avec le projet de loi sur la réforme électorale ». 

Samedi 6 Juillet 2019