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Société

[Dossier] Il y a 7 ans, les Jugnauth font exploser la BAI


Rédigé par E. Moris le Dimanche 3 Avril 2022



[Dossier] Il y a 7 ans, les Jugnauth font exploser la BAI
La vie est un long chemin. Alors que certains célèbrent la mémoire de sir Aneerood Jugnauth à l'occasion de son anniversaire le 29 mars dernier, un autre évènement se rappelle aux bons souvenirs des Mauriciens avec le démantèlement de la BAI, il y a 7 ans.

Le scandale de la BAI a éclaté lorsque la Banque de Maurice a décidé d’annuler la licence d’opération de la Bramer Bank en raison d’un manque de liquidités. Ce qui a causé par la suite la chute de la BAI, qui reposait selon le gouvernement sur une "pyramide de Ponzi".  Une longue liste de hauts responsables de l’empire Rawat, ont été entendus par la police, en avril 2015. De façon très troublante, ceux qui ont participé à ce supposé Ponzi alors qu'ils étaient dans le top management des sociétés ont bénéficié d'une immunité en prêtant allégeance aux nouveaux maîtres du pouvoir. Notamment le fils de l'ancien vice-Premier ministre et neveu de Dawood Rawat, Saleem Beebeejaun. D'autres ont eu moins de chance. Les filles Rawat et leurs époux qui travaillaient dans l'entreprise familiale ont vécu un lynchage médiatique auprès de l'opinion publique, alimenté par les membres du gouvernement et certains groupes de presse suite au démantèlement de la BAI. Interdiction de quitter le territoire, contraintes judiciaires et policières, comptes bancaires gelés...ce fut le lot d'une vendetta politique.

 

SAJ soufflait ses bougies en famille à l'occasion de son anniversaire le 3 avril 2015 à l'hôtel le Méridien.
SAJ soufflait ses bougies en famille à l'occasion de son anniversaire le 3 avril 2015 à l'hôtel le Méridien.
Rétrospective et chronologie de la chute de l'empire Rawat

L'empire Rawat c'est la BAI, Bramer Bank mais aussi les assurances, l'hôpital Apollo Bramer, Courts etc... Un homme derrière cet empire : Dawood Rawat. Visionnaire n'ayant pas peur de se mesurer aux grandes familles "blanches" de l'ile, il a démarré sa sucess story dans les assurances. C'était la seule compagnie dans le Top 10 des compagnies dirigée par une personne de confession musulmane. Ce détail est à souligner sur une île Maurice qui est profondément sectaire et communautaire. 

"Nou pé prend balyer pour nettoye malpropté le zot". "Fouillé gratté pou trouvé " avait déclaré sir Aneerood Jugnauth.  

Dans la nuit du jeudi 2 avril 2015, la Bank of Mauritius (BoM) a décidé de révoquer le permis de la Bramer Bank avec effet immédiat. Elle était soupçonnée d'irrégularités et de non-respect des pratiques bancaires depuis trois ans. Préjudiciable aux intérêts des épargnants et du public. 

"Ponzy scheme", Plan Marshall, Crise d'urgence sans précédent...."

"C'est une crise sans précédent. Une situation d'urgence nationale. Le fruit d'une relation incestueuse entre Ramgoolam et la BAI, Ramgoolam et Mr. Rawat", selon l'ancien ministre Lutchmeenaradoo, ministre des Finances et grand argentier, le 3 avril 2015 au Bâtiment du Trésor. 

«Abe ki mo rann mwa kouyon? Mo less mo kass laba mem? Premie zafer, monn tir mo kass. Enn bato pe koule, mo sov mo la po.»

Cette déclaration le 15 juin 2015, lors d’une conférence de presse où il expliquait les conditions qui ont favorisé la fermeture de l’ex-Bramer Bank, ont choqué. Ce jour-là, Aneerood Jugnauth a raconté comment, ayant eu vent du Ponzi allégué du groupe BAI, il a retiré son argent de la Bramer Bank. Les clients eux, ne savaient rien de la fermeture prochaine de la banque, contrairement à SAJ, et ils ont donc laissé leur argent jusqu’à ce qu’il apprenne, le 4 avril, la fermeture de celle-ci dans la nuit. Parmi eux, il y a d’autres ministres qui ont également retiré leur argent de la Bramer Bank quelques semaines avant que n’éclate l’affaire BAI, des membres de la famille Jugnauth – sir Anerood ayant lui-même avoué : «Pa zis lepep, ena boukou mo bann fami inn fou larzan ladan» – mais aussi quelques hauts fonctionnaires.

 

[Dossier] Il y a 7 ans, les Jugnauth font exploser la BAI
Les retraits "massifs" ont fortement affaibli la banque. Sans compter qu'une campagne a été menée auprès de gros épargnants pour qu'ils retirent leur argent. Notamment des départements gouvernementaux et des corps para-étatiques qui à eux seuls, ont retiré une somme colossale avoisinant Rs 2 milliards. Dans ce contexte n'importe quelle banque se serait retrouvée avec un sérieux problème de liquidité. On a évoqué un Ponzi Scheme de Rs 25 milliards. En réalité les Rs 25 milliards représentent la valeur des polices d'assurance inclus dans le bilan financier. 

Les conservateurs et administrateurs ont joué un rôle de liquidateurs sous la direction de André Bonnieux et Mushtaq Oosman de PricewaterhouseCoopers (PwC). Le groupe CIEL Healthcare, propriétaire de la clinique privée Fortis Darné, qui a fait l'objet de plusieurs plaintes faites à la Competition Commission of Mauritius (CMM), évoquant une situation de monopole, a réussi malgré les avis défavorables, à récupérer, à travers son président Jean-Pierre Dalais Apollo Bramwell, le fleuron de la BAI. Ayant jusqu'à l'audace de retirer la plaque commémorative du fondateur Dawood Rawat. 

Rappelons que la Bramer Bank a été récompensée comme meilleure banque en 2014, année de sa mise à mort, par le Global Finance Magazine. Beaucoup de questions. Pourquoi Rama Sithanen et Pravind Jugnauth, ministres de l'époque, n'ont-ils pas pris leurs responsabilités s'il il y avait une quelconque maldonne ? Comment une banque peut-elle se retrouver en une nuit en banqueroute ? La Financial Services Commission (FSC), la Financial Intelligence Unit (FIU), la Banque de Maurice et le Stock Exchange of Mauritius ont manqué à leurs obligations. Depuis 2008 selon les rapports, il y a eu des signaux d'alerte. Pourquoi avoir fermé les yeux ? 

Dimanche 3 Avril 2022


1.Posté par Caro le 04/04/2022 18:30
Quelle honte cette famille de ripoux pour eux et pour le bien de l ILE

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