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Société

Conflits d'intérêts : Sattar Hajee Abdoula dans l'oeil du cyclone kenyan


Rédigé par E. Moris le Mercredi 31 Août 2022

Le plus fidèle parmi les fidèles de Pravind Jugnauth est dans l'oeil du cyclone. Si les chamchas du régime au pouvoir obtiennent une certaine immunité dans leurs faits et gestes à Maurice, la menace vient généralement de l'étranger.



Si on lui prête une propriété vis-à-vis de Harrods à Knightsbridge à Londres, un appartement au Burdj Khalifa à Dubaï ou encore des comptes bancaires dans des paradis fiscaux, chacun a en tête cet enregistrement datant d’avril 2015, où on y entend Sattar Hajee Abdoula et Swadeck Taher, qui en fin négociateurs, souhaitaient que Dawood Rawat cède la BAI au nom de son amitié avec Pravind Jugnauth.

Depuis cet épisode entré dans l'histoire, Sattar Hajee Abdoula rafle, telle une tornade rafle tout sur son passage. En effet, depuis l'arrivée au pouvoir du MSM en 2014, le proche de Pravind Jugnauth aurait empoché plus d’une cinquantaine de millions de roupies : Rs 26 millions pour 18 jours de travail pour la BAI, Rs 3, 5 millions pour SBM Holdings Ltd, au moins Rs 23, 9 millions pour Air Mauritius et des dizaines de millions de roupies, pour avoir siégé sur la commission d’enquête sur la vente de Britam (Kenya). 

Nommé comme assesseur de la commission d’enquête sur la vente des actions de Britam (Kenya), pour déterminer s’il y a eu transactions frauduleuses, cette fois-ci Sattar Hajee Abdoula doit faire face à des suspicions de conflits d'intérêts. Alors que ce mercredi 31 août que se tient l’Assemblée annuelle des actionnaires de la SBM Holdings Ltd, un affidavit juré au Kenya, en juin dernier risque de précipiter le CEO de Grant Thornton vers la porte de sortie.
 
Devant la High Court of Kenya, des allégations ont été faites contre Sattar Hajee Abdoula dans l’affaire Pabari, un prêt kenyan de Rs 4.8 billions Ce prêt, décaissé à trois clients kenyans faisant partie du groupe Pabari Investments; fait l’objet d’une enquête à la demande de la Banque de Maurice. Le conseil d’administration s'était réuni le 10 août 2018 pour la revue des résultats trimestriels de la State Bank of Mauritius (SBM). Une publication des résultats financier où l’établissement aurait fait provision de plusieurs centaines de millions de roupies liées aux créances douteuses, sur la période allant du 1er avril au 30 juin 2018. Un «provisioning» liée à des prêts déclarés non-performants durant cette période dont celui octroyé à un groupe kenyan. Pour le trimestre précédent, se terminant au 31 mars 2018, la SBM avait réalisé des bénéfices nets de Rs 839 millions, alors que, comparés à la même période l’année dernière, ils s’affichaient à Rs 598 millions. Quant aux pertes liées aux créances douteuses pour le premier trimestre de 2018, elles s’élevaient à Rs 221 millions.

Est-ce que Sattar Hajee Abdoula aurait agi en situation de conflit d’intérêts, comme CEO de Grant Thornton responsable du recouvrement et du transfert de dettes du groupe Pabari, puis, comme chairman de la SBM Holdings ? Les Pabari affirment dans leur affidavit que Sattar Hajee Abdoula aurait ordonné directement ou indirectement que le dossier des Pabari soit référé à Grant Thornton dont il est le Chief Executive Officer et chairman de la SBMH. De ce fait, les Pabari ont obtenu le 16 juin, de la Haute Cour de Mombasa une injonction temporaire contre la SBM pour que cette dernière n’aille pas de l’avant avec une éventuelle procédure d’administration ou de liquidation du groupe Pabari.

Mercredi 31 Août 2022

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