Economie

Carburants : quand la STC joue avec les appels d’offres


Rédigé par E. Moris le Mercredi 19 Février 2020



Comme d’habitude, la State Trading Corporation n’est pas fichue de procéder à un appel d’offres correctement. Et comme d’habitude, elle évoque des arguments assez étonnants pour se justifier.

Résumons l’histoire. Maurice a besoin de carburants et le pays n’en produit pas. Ce qui fait qu’il doit donc en importer, notamment en passant un appel d’offres. Ainsi, le contrat pour l’approvisionnement des « clean petroleum products », c’est-à-dire l’essence, le diesel et le kérosène pour les avions, est arrivé à échéance le 31 janvier 2020.

Prévoyante, la STC avait lancé, en novembre 2019, une procédure d’appels d’offres. Sauf qu’elle a été annulée et une nouvelle procédure doit être enclenchée incessamment.

Ce qui signifie que la prévoyance de la STC n’aura servi à rien ! Et dépendant si le pays pourrait faire face à une pénurie, le gouvernement devra procéder à un approvisionnement en urgence et faire perdre des millions de roupies au pays.

Pourquoi l’appel d’offres a-t-il été annulé ?

Tout simplement, selon les explications données off the record, parce que les spécifications dans le contrat octroyé à Vitol Bahrain E.C. sont similaire à celles contenues dans le contrat de Mangalore Refinery and Petrochemicals Limited. Et apparemment, compte tenu du problème de taux de manganèse, la STC a décidé de relancer l’appel d’offres.

La STC refuse d’accepter qu’il y avait un problème avec les carburants fournis par Vitol Bahrain. Pourquoi changer de spécifications si celles-ci ne constituent pas un problème ?

L’autre explication est toute aussi farfelue. Apparemment, la guerre en Iran aurait fait flamber les prix et les offres reçues n’étaient pas bonnes. Comment un changement au niveau des spécifications peut faire STC obtenir de meilleures offres ? Apparemment, Vitol aurait fait des arrangements pour le pays ne connaisse pas de pénurie. Vive Vitol !

Mercredi 19 Février 2020