Société

[Billet d'humeur] Le mauvais style de Padayachy : employer de grands mots pour de petites choses


Rédigé par E. Moris le Samedi 29 Mai 2021



Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy qui s'est affublé du titre de "Dr." pour on ne sait trop qu'elle raison, est attendu pour le Grand Oral le 11 juin. Choix cornélien où un oeil sera braqué sur les prévisions budgétaires et promesses du gouvernement et un autre, on ne va pas se mentir, sur le match d'ouverture de l'Euro 2020/21 !

C'est un fait, dans l'opinion publique, les ministres tout comme le Premier ministre banalisent la fonction qu'ils occupent. Le ministre des Finances Renganaden Padayachy quand il ne joue pas à l'économiste, apprécie les petit-déjeuners d'affaires, installé à la vue de tous en se donnant des petits airs importants. 

Alors que Vishnu Lutchmeenaraidoo, en retraite spirituelle et de méditation contemplative, ne pipe mot, ayant pire qu'une nonne fait voeux de silence, il reste Rama Sithanen, l'ancien sinistre des Finances, fait harakiri aux dernières législatives, mais toujours la tête hors de l'eau dans le secteur offshore, qui réclame qu'on lui accorde de l'intérêt sur ses connaissances en économie.

Mais que va pouvoir nous pondre Padayachy pour relancer l'économie, sachant que l'année dernière, le budget était sous le thème en "équilibre" selon son expression. D'un naturel pédant et surfait, le ministre avait aussi repris le terme paradigme, emprunter d'un des discours du président français Emmanuel Macron : "Une crise, ça fait peur, bien sûr, parce que les paradigmes changent..." 

Le mot vient du grec paradeigma qui signifie "modèle" ou "exemple". On le trouve dans Platon. C'est le sens utilisé en français au XVIe siècle. Une représentation du monde qui repose sur un courant de pensée dominant. Dans le langage courant, un paradigme n'est cité que si l'on veut en sortir. On peut aussi se demander pourquoi on ne dit plus, comme il n'y a pas si longtemps, "changer de modèle" ou "sortir du modèle". 

Du coup, maintenant, tout changement est un changement de paradigme. A se demander si un autre mot, moins pompeux, n'aurait pas fait l'affaire. Mais il est comme ça le Padayachy, il veut jeter de grands mots pour se donner de l'importance.

D'ailleurs comme pour mieux souligner qu'il faut vraiment jeter des choses, Padayachy aime jeter l'argent qui n'est pas à lui. Il a fait imprimer du cash, du flouze, de l'oseille, des payha par la Banque de Maurice pour pouvoir en dépenser. Le concept relève du génie ou d'un des plus grands hold-up de l'Histoire du pays ! Venant d'un homme qui a laissé son empreinte aux services financiers dans un désordre sans nom, il risque de ne pas avoir de grande surprise.
 

Samedi 29 Mai 2021