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Société

Après la loi "Jugnauth-Gobin", la Cyber Crime Unit souhaite "traquer" les internautes


Rédigé par E. Moris le Mardi 4 Juin 2019

On est en théorie libre de dire, d'écrire et de caricaturer. La volonté du gouvernement de recourir à l'arme de la loi et la Cybercrime Unit de s’attaquer aux commentaires haineux sur les réseaux sociaux ou pour lutter plus efficacement contre les fake news propagées sur Internet, pourrait toutefois ouvrir une boîte de Pandore néfaste pour la liberté d'expression.



Les modifications au projet de loi du Judicial Legal and Judicial Provisions Bills votées sous un "faux" prétexte pour tenter d'éradiquer la propagation des fake news sur Internet n'est pas nouveau. Le ministre Yogida Sawmynaden, ministre des TIC s'était essayé au même exercice avec un piètre résultat.  

L'Attorney General, Maneesh Gobin a précipité l'introduction de cette loi au Parlement sachant que ce n'est ni plus ni moins une tentative de museler la liberté d'expression malgré ses "petits copains/es" dans la presse.

Ce n'est un secret pour personne, le Premier ministre et le gouvernement, sont régulièrement ciblés par les internautes. Les scandales à la pelle suscitent indignation. Si la peur de manifester dans les rues est une réalité, la révolution se fait via le numérique. Les pages sur les réseaux sociaux se sont multipliées entre responsabilité et conviction citoyenne. 

D'où une prise de contrôle sur les voix dissidentes à l'approche de la période électorale, quitte à remettre en cause le droit fondamentale des citoyens. L'objectif étant d'éviter que les "perturbateurs" ne viennent s'immiscer dans le débat démocratique au point de modifier l'issue d'une élection, comme en 2014.  

La Cybercrime Unit s'est enfin décidé de s’attaquer aux commentaires haineux sur les réseaux sociaux en mettant sur pied une cellule spéciale pour traquer les personnes qui publient des photos et vidéos inadéquates sur les réseaux sociaux. Si l'intention est louable, elle pose cependant des questions.

Des publications qui pourraient "nuire à l’harmonie du pays ou encore inciter à la haine raciale".

L’inspecteur Robin Bundhoo attire l’attention du public sur le fait que ce délit est punissable par la loi, selon la section 28 de la Judicial Legal Provision Act de 2018. Les contrevenants sont passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à Rs 100,000 à chaque publication et une peine n'excédant pas 20 ans de prison. 

Selon l'inspecteur, des arrestations sont imminentes à la suite de la publication de certaines vidéos sur Facebook et Whatsapp. La question se pose, qu'elles sont les critères pour sanctionner ? Sur quelle appréciation ce délit est punissable ?
 

Mardi 4 Juin 2019

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