Société

A l’Ile Maurice, Mary Pierce a «donné le contrôle de sa vie» à Dieu


Rédigé par E. Moris le Lundi 15 Octobre 2018

Dernière Française à avoir remporté Roland-Garros en 2000, la super championne Mary Pierce, retraitée depuis une dizaine d'années, s'était retirée du monde du tennis à Maurice pour trouver... Dieu.



C’est à l’île Maurice que Mary Pierce, ex-championne de Roland Garros a posé ses valises en 2008. 

Dans son édition en ligne, «A l’île Maurice, Mary Pierce a ‘donné le contrôle de sa vie’ à Dieu.» et dans une courte vidéo disponible sur le site du quotidien sportif L'Equipe, on voit l'ancienne joueuse de tennis chanter Dieu et donner des leçons de tennis aux petits-enfants du pasteur et de sa femme, Miki et Audrey Hardy, fondateurs d'un réseau pentecôtiste local, le "Church Team Ministries International". 

«Là-bas, elle chante l’amour de Jésus et entraîne au tennis les petits-enfants du pasteur et sa femme, Miki et Audrey Hardy», soulignent les journalistes de l’Equipe Magazine. Le couple mauricien a en fait mis sur pied le réseau Church Team Ministries International. 

Mary Pierce, détentrice d’un permis de résidence dans l’île, avait d’ailleurs demandé la nationalité mauricienne aux autorités en 2012.  

Née au Canada d’une mère française et d’un père américain, Mary Pierce a débarqué en France à 13 ans. Le choix a fini par s’imposer, au vu des relations houleuses entre la fédération américaine et le paternel, jugé trop encombrant. A l’égard de ce père, Jim, qui lui fit taper ses premières balles à 10 ans, elle a longtemps éprouvé de la haine, décrivant des séances de travail dignes d’un entraînement militaire – « le tennis m’a volé une partie de mon enfance », dira plus tard Pierce.

Ancien repris de justice, l’homme est soupçonné de flanquer des roustes à l’adolescente après ses défaites. A Roland-Garros, en 1993, il sera même expulsé du stade, surpris en train d’in­jurier sa fille pendant un match. Elle lui a depuis pardonné. « Petit à petit, notre relation s’est normalisée. Aujourd’hui, c’est comme si le Seigneur avait tout ­effacé. Je l’ai régulièrement au téléphone et je lui rends visite quand je vais en Floride, où il est installé. »

Sept mois après sa défaite contre Sanchez, Mary Pierce prendra sa revanche sur l’Espagnole en remportant en janvier 1995 l’Open d’Australie, son premier majeur. Libérée de ce père brutal, elle n’en est pas moins désorientée, regardant les entraîneurs se succéder à son chevet et les premières blessures pointer.

Au lendemain de son titre parisien, elle entame une longue traversée du désert. Et dégringole au classement. Aussi sa nouvelle présence en finale de Roland-Garros, en 2005, relève-elle presque du miracle : « C’était une année extraordinaire pour moi, sourit Pierce. J’avais 30 ans, j’étais blessée, j’étais ­redescendue à la 300e place mondiale, les gens ­disaient que j’étais finie… »

Ce sera l’un de ses derniers coups d’éclat. A la fin de l’année suivante, la joueuse se blesse gravement au genou gauche lors du tournoi de Linz (Autriche), victime d’une rupture partielle des ligaments croisés. Sans jamais annoncer officiellement sa retraite, elle ne remettra plus jamais les pieds sur le circuit. 

« La religion est la chose la plus importante dans ma vie, ça a complètement changé mon existence. Le titre à Roland, c’est super, mais ça n’est pas comparable. ­Savoir que j’ai la vie éternelle, c’est extraordinaire », s’exalte Mary Pierce, qui, lors de ses séjours à Paris, fréquente l’Assemblée chrétienne de Chaville (Hauts-de-Seine). 

Elle a longtemps cherché où vivre sa foi, visitant des communautés un peu partout dans le monde. C’est finalement à l’île Maurice qu’elle a posé ses valises : « Quand je suis arrivée à Maurice, je me suis tout de suite sentie à la maison. Le message que j’entendais prêcher m’a paru tellement riche… »


Pour se dépenser, elle s’est mise au pilates et se promène à vélo sur les hauteurs de Petite-Rivière-Noire, dans le sud-ouest de l’île Maurice, où elle vit dans une communauté évangélique protestante.

Ces dernières années, elle avait pris sous son aile le petit-fils et la petite-fille du pasteur, deux adolescents plutôt prometteurs en tennis : « Ils se sont retrouvés un jour sans entraîneur et comme j’habitais à côté d’eux, je me suis dit que j’allais les aider. » Une hernie discale en septembre 2015 l’a contrainte à mettre un terme à sa collaboration avec le frère et la sœur, qu’elle considérait « comme [ses] enfants ».

Si le tennis n’est plus sa priorité, la jeune quadragénaire continue de suivre de près l’actualité de son sport. En décembre 2015, elle a été nommée au conseil d’administration de l’International Tennis Federation, l’instance qui organise notamment les tournois du Grand Chelem, la Coupe Davis et la Fed Cup. A ce titre, elle participe tout au long de l’année à des réunions sur des sujets aussi variés que l’évolution des règlements, les paris sportifs ou la politique antidopage.

Parallèlement, elle organise une série de trois tournois professionnels féminins, le Mary Pierce Indian Ocean Series, le premier à La Réunion, les deux autres à l’île Maurice. La première édition, en juin 2015, « a réuni des jeunes filles de 17 pays différents ».

La championne de Roland-Garros aura aussi commenté les Internationaux de France pour France Télévisions cette année-là.

Lundi 15 Octobre 2018