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Un autre regard

"Stade George V" par Nanda Pavaday


Rédigé par Nanda Pavaday le Samedi 1 Juin 2019

Nanda Pavaday nous fait retrouver dans ses écrits l'atmosphère de Maurice "letan lontan", celui de son enfance ! On le connait sur les réseaux sociaux pour ses publications qui suscitent les fous rires tant il jongle avec les mots comme un artiste. C'est le Lucky Luke de la vanne, rapide il tire plus vite que son ombre. Mais le plus grand talent de Nanda Pavaday c'est de toucher les gens avec des mots et son regard bienveillant sur le monde et l'actualité qui l'entoure.



Illustration de Noah Nany | Design de Ziyaad Pondor
Illustration de Noah Nany | Design de Ziyaad Pondor
Dans la cour de récréation, lorsque les enfants jouaient au football, les gauchers faisaient des dribbles, imaginant être Saleem Moosa.

Les attaquants disaient qu'ils étaient Jacques Jackson ou Rajesh Ganesh tandis que les milieux de terrain essayaient des tirs de loin dans l'espoir de marquer des buts d'anthologie comme Jean Marc Changou. Les buteurs célébraient leurs buts comme s'ils étaient Ashley Mocudé...

Dans les journaux et les magazines, il y avait souvent des posters des équipes locales comme la Fire Brigade, le Sunrise, le Cadets Club ou le Scouts Club que les jeunes enlevaient pour placer sur le mur de leur chambre ou utilisaient comme couverture de leur cahier de classe. En ce temps-là, le football mauricien nous faisait rêver autant, sinon plus, que les équipes anglaises, chose qui est impensable de nos jours.

Les grandes affiches de notre championnat de première division national étaient Fire Brigade vs Sunrise ou Cadets vs Scouts. Ces matches monopolisaient toutes les conversations à travers le pays. Le samedi et dimanche matin, lorsqu'on allait chez le coiffeur ou au bazar, les gens qui se croisaient en chemin, s'arrêtait pour discuter football et s'échanger des pronostics. Et les dimanches après-midi, le pays entier voguait à ses activités en gardant l’attention sur la radio qui restait allumée.

On attendait ce moment où le présentateur allait prononcer la fameuse phrase: 'Nous interrompons notre émission pour passer l'antenne au Stade George V pour la retransmission du match..."

Les enfants se mettait aussitôt à courir dans la maison en criant : « Pa, pé passe stade George V. » Tout le monde s'approchait aussitôt de la radio. Le papa disait: « Met impé son, pa pé tendé. » Le commentateur procédait alors à la présentation des équipes ou d'une phase du match en cours. On buvait notre thé et mangeait de pistaches bouillis ou des arouilles en tendant l'oreille aux retransmissions qui se faisaient chaque 15 ou 20 minutes. Si on avait de la chance, il nous arrivait parfois de vivre en direct un but à la radio, ce qui nous comblait de joie, nous donnant l’impression d’être privilégiés. Parfois, quand on sortait pour aller rendre visite à de la famille, ou aller à un mariage, la question qu'on posait aux gens qu'on rencontrait était toujours : "Ou pa pé suive football? Ki score la?"

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Texte original, écrit et raconté par Nanda Pavaday
Illustration de Noah Nany | Design de Ziyaad Pondor
© tizistwarnoupays

Retrouvez-le sur : Tizistwar nou pays

Samedi 1 Juin 2019

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