Lors de la radiation de l’accusation contre Brijendrasingh Naeck, Principal Pharmacist du ministère de la Santé, elle a fait un véritable réquisitoire contre l’Icac dans l’enquête sur l’achat de Molnupiravir. La magistrate Bibi Azna Bholah soutient qu’il y a eu tentatives de l’Icac « d’écarter certains protagonistes de l’enquête ». Parmi, Dalida Allagapen, ancien Senior Executive Officer et soeur du ministre Alan Ganoo.
La magistrate Bholah souligne : « Je suis d'avis que l'ICAC en est au stade de Fishing Expedition sur la base d'un simple soupçon. D'après les faits et les circonstances présentés à cette cour, il est évident, du point de vue d'un spectateur objectif, que la participation du requérant n'est qu'un procès-verbal qui a été inséré en tant que pharmacien principal du ministère de la santé… qui s'est adressé à ses supérieurs pour leur demander de faire le nécessaire et de donner leur accord. L’enquêteur lui-même a admis dans son contre-interrogatoire que l’exercice d’achat aurait pu être interrompue comité d’évaluation, au deuxième niveau de vérification par le secrétaire permanent ou au troisième niveau de vérification par la Senior Chief Executive. »
Négligence criminelle des dialysés en période de Covid : Le trio Gaud-Joomaye-Jagutpal échappe à la mise en examen
Elle ajoute : « Je tiens aussi à préciser que les remarques faites par l’enquêteur au sujet des qualifications de l'ancien SCE du ministère et d’autres hauts fonctionnaires semblent être clairement une vaine tentative ultérieure de les déconnecter » de l’accusation provisoire actuelle. La magistrate Azna Bholah explique, dans son jugement, que l’enquêteur a affirmé en cour qu’il y a des preuves documentaires que le premier courriel de CPN Distributors Limited a été envoyé à Dalida Allagapen. L’enquêteur a aussi révélé un autre courriel de la firme à la SCE le 26 novembre pour justifier le prix du médicament.
Est-ce une surprise que L’Icac agi de façon arbitraire. Non. Mais il est inconcevable que ni le Dr Bushan Oree, ni la Senior Chief Executive Dalida Allagapen, ni le ministre Jagutpal et ni le Dr Joomaye n’ont été interrogés. Dans l'œil du cyclone, rappelons que Dalida Allagapen, senior chief executive du ministère de la Santé et sœur d'Alan Ganoo, a fait valoir ses droits à la retraite, après le scandale allégué d'achat de Molnupiravir auprès de CPN Distributors.
Le leader de l'opposition, Xavier-Luc Duval avait révélé le 10 décembre 2021, au Parlement, le scandale d'Etat dans l'achat de médicaments en période de covid. Le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal avait affirmé pour sa part que tout a été fait selon les règles. Avec une certaine condescendance, il a ainsi invité le leader de l’opposition à porter plainte à la police ou à l’Icac. Xavier-Luc Duval avait réclamé de ce fait, la mise sur pied d’un « select committee » pour enquêter sur l’achat de ce médicament, retenant l’offre d’une compagnie qui vient de recevoir son permis d'importation et qui comme par hasard est la propriété d'un proche de l'actuelle majorité de Pravind Jugnauth. Xavier-Luc Duval a également soutenu que cette commande de molnupiravir auprès de la société d'un agent notoire du MSM de Montagne Longue, aurait une date de péremption de 7 mois alors que celle de la première proposition était de 17 mois....
« Kot Rs 70 millions finn ale? »
Le ministère de la Santé mauricien a procédé à l’achat de 800.000 comprimés de Molnupiravir à Rs 9,30 auprès de Mauritius Pharmacy. Cependant, le lendemain, le ministère a accepté l’offre émanant de CPM DIstributors pour la fourniture d’un million du même médicament au coût de Rs 79,90. Pour Xavier-Luc Duval, cela fait 70 millions de roupies en plus !
Rappelons que depuis la pandémie, la polémique enfle concernant l'achat de médicaments et d'équipements. Kailesh Jugutpal, de son côté, patauge dans un scandale pharmaceutique et risque l’overdose de médicaments. Lors d'une Private Notice Question le 16 juin 2020, à une question de Arvin Boolell, ancien leader de l’opposition, le ministre de la Santé avait fait une déclaration au Parlement pour justifier l’achat de médicaments, courant du mois de mai de cette même, sous la procédure d’urgence.
Il avait expliqué que le 5 mai 2020, le directeur des services pharmaceutiques a, en écrit, évoqué une possible pénurie de plusieurs médicaments et recommandé le recours à la procédure d’urgence. Nous sommes alors le 5 mai. Et Kailesh Jugutpal soutient qu’il n’y avait pas de visibilité concernant la période de confinement. De ce fait, l’option du recours d’urgence a été choisie. D’autant qu’il y avait un vol spécial en provenance de l’Inde le 8 mai.
Des fournisseurs locaux potentiels de ces médicaments ont été contactés mais un seul a dit qu’il pouvait voir avec ses fournisseurs indiens. Le ministre n’a pas donné le nom de la compagnie, mais il s’agit de Hyperpharm Ltd, qui a réussi à fournir 21 items sur la liste.
La Private Notice Question a aussi donné lieu à des révélations.
Ainsi, il ressort que sous l’Emergency Procurement durant le confinement, un médicament, le halopéridol, a été acheté 2 208 % fois son prix. Et il faut rappeler, avait indiqué Arvin Boolell, que le Principal Pharmacist avait écrit qu’il « ne peut recommander l’achat des médicaments d’une entreprise qui ne possède pas de Certificate of Analysis, pas de World Health Organisation Good Manufacturing Practice Status sur le produit et pas de certificats sur les normes ».
Mais, avait souligné Shakeel Mohamed lors de son intervention, cette même compagnie a décroché le contrat sous la procédure d’urgence. Le ministre de la Santé a déclaré qu’aucun « médicament n’a été acheté de Hyperpharm Ltd ». A-t-il menti ? A-t-il été mal informé ? Pourtant, selon les documents déposés par Kailesh Jugutpal lui-même à l’Assemblée nationale, il y a eu achat de médicaments pour une somme de Rs 67 millions auprès de la compagnie d’Ashvin Bundhun.
La magistrate Bholah souligne : « Je suis d'avis que l'ICAC en est au stade de Fishing Expedition sur la base d'un simple soupçon. D'après les faits et les circonstances présentés à cette cour, il est évident, du point de vue d'un spectateur objectif, que la participation du requérant n'est qu'un procès-verbal qui a été inséré en tant que pharmacien principal du ministère de la santé… qui s'est adressé à ses supérieurs pour leur demander de faire le nécessaire et de donner leur accord. L’enquêteur lui-même a admis dans son contre-interrogatoire que l’exercice d’achat aurait pu être interrompue comité d’évaluation, au deuxième niveau de vérification par le secrétaire permanent ou au troisième niveau de vérification par la Senior Chief Executive. »
Négligence criminelle des dialysés en période de Covid : Le trio Gaud-Joomaye-Jagutpal échappe à la mise en examen
Elle ajoute : « Je tiens aussi à préciser que les remarques faites par l’enquêteur au sujet des qualifications de l'ancien SCE du ministère et d’autres hauts fonctionnaires semblent être clairement une vaine tentative ultérieure de les déconnecter » de l’accusation provisoire actuelle. La magistrate Azna Bholah explique, dans son jugement, que l’enquêteur a affirmé en cour qu’il y a des preuves documentaires que le premier courriel de CPN Distributors Limited a été envoyé à Dalida Allagapen. L’enquêteur a aussi révélé un autre courriel de la firme à la SCE le 26 novembre pour justifier le prix du médicament.
Est-ce une surprise que L’Icac agi de façon arbitraire. Non. Mais il est inconcevable que ni le Dr Bushan Oree, ni la Senior Chief Executive Dalida Allagapen, ni le ministre Jagutpal et ni le Dr Joomaye n’ont été interrogés. Dans l'œil du cyclone, rappelons que Dalida Allagapen, senior chief executive du ministère de la Santé et sœur d'Alan Ganoo, a fait valoir ses droits à la retraite, après le scandale allégué d'achat de Molnupiravir auprès de CPN Distributors.
Le leader de l'opposition, Xavier-Luc Duval avait révélé le 10 décembre 2021, au Parlement, le scandale d'Etat dans l'achat de médicaments en période de covid. Le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal avait affirmé pour sa part que tout a été fait selon les règles. Avec une certaine condescendance, il a ainsi invité le leader de l’opposition à porter plainte à la police ou à l’Icac. Xavier-Luc Duval avait réclamé de ce fait, la mise sur pied d’un « select committee » pour enquêter sur l’achat de ce médicament, retenant l’offre d’une compagnie qui vient de recevoir son permis d'importation et qui comme par hasard est la propriété d'un proche de l'actuelle majorité de Pravind Jugnauth. Xavier-Luc Duval a également soutenu que cette commande de molnupiravir auprès de la société d'un agent notoire du MSM de Montagne Longue, aurait une date de péremption de 7 mois alors que celle de la première proposition était de 17 mois....
« Kot Rs 70 millions finn ale? »
Le ministère de la Santé mauricien a procédé à l’achat de 800.000 comprimés de Molnupiravir à Rs 9,30 auprès de Mauritius Pharmacy. Cependant, le lendemain, le ministère a accepté l’offre émanant de CPM DIstributors pour la fourniture d’un million du même médicament au coût de Rs 79,90. Pour Xavier-Luc Duval, cela fait 70 millions de roupies en plus !
Rappelons que depuis la pandémie, la polémique enfle concernant l'achat de médicaments et d'équipements. Kailesh Jugutpal, de son côté, patauge dans un scandale pharmaceutique et risque l’overdose de médicaments. Lors d'une Private Notice Question le 16 juin 2020, à une question de Arvin Boolell, ancien leader de l’opposition, le ministre de la Santé avait fait une déclaration au Parlement pour justifier l’achat de médicaments, courant du mois de mai de cette même, sous la procédure d’urgence.
Il avait expliqué que le 5 mai 2020, le directeur des services pharmaceutiques a, en écrit, évoqué une possible pénurie de plusieurs médicaments et recommandé le recours à la procédure d’urgence. Nous sommes alors le 5 mai. Et Kailesh Jugutpal soutient qu’il n’y avait pas de visibilité concernant la période de confinement. De ce fait, l’option du recours d’urgence a été choisie. D’autant qu’il y avait un vol spécial en provenance de l’Inde le 8 mai.
Des fournisseurs locaux potentiels de ces médicaments ont été contactés mais un seul a dit qu’il pouvait voir avec ses fournisseurs indiens. Le ministre n’a pas donné le nom de la compagnie, mais il s’agit de Hyperpharm Ltd, qui a réussi à fournir 21 items sur la liste.
La Private Notice Question a aussi donné lieu à des révélations.
Ainsi, il ressort que sous l’Emergency Procurement durant le confinement, un médicament, le halopéridol, a été acheté 2 208 % fois son prix. Et il faut rappeler, avait indiqué Arvin Boolell, que le Principal Pharmacist avait écrit qu’il « ne peut recommander l’achat des médicaments d’une entreprise qui ne possède pas de Certificate of Analysis, pas de World Health Organisation Good Manufacturing Practice Status sur le produit et pas de certificats sur les normes ».
Mais, avait souligné Shakeel Mohamed lors de son intervention, cette même compagnie a décroché le contrat sous la procédure d’urgence. Le ministre de la Santé a déclaré qu’aucun « médicament n’a été acheté de Hyperpharm Ltd ». A-t-il menti ? A-t-il été mal informé ? Pourtant, selon les documents déposés par Kailesh Jugutpal lui-même à l’Assemblée nationale, il y a eu achat de médicaments pour une somme de Rs 67 millions auprès de la compagnie d’Ashvin Bundhun.
