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Politique

Pravind Jugnauth pille, agresse et méprise les journalistes, et les qualifient d'« anti-patriotes »


Rédigé par E. Moris le Vendredi 12 Mai 2023



Le Premier ministre s'est fait plaisir lors de l'inauguration la mise en opération du fly-over du rond-point du Quai D hier matin.

De mauvais poil et de mauvaise foi, il a mis une sacrée pression sur les journalistes dépêchés pour couvrir sa sortie à Port-Louis. Interrogé dans l'affaire de corruption d'octroi à bail à grand Bassin, impliquant le ministre de la Justice, Pravind Jugnauth a fait ce qu'il sait faire le mieux : attaquer. Sa dernière conférence de presse date depuis septembre 2022, où il avait pris un malin plaisir à clouer au pilori l'ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib Fakim, à la suite du rapport de la commission d'enquête. Depuis, c'est au bord d'un chemin ou sur des chantiers que le Premier ministre répond à la presse. Une stratégie payante puisque ce sont généralement des novices qui sont envoyés par les rédactions pour couvrir les évènements.

Au sujet de la Private Prosecution, il a déclaré qu’il a discuté du sujet avec Maneesh Gobin. Mais dès que la question a porté sur l’affaire du renouvellement du bail, le Premier ministre a mis une sacrée pression sur les journalistes qui, malheureusement, n’ont su réagir. « Vous parlez d’allégations… quelle est l’allégation ? Qui a fait ces allégations contre le ministre de l’Agro-industrie ? Il faut parler concrètement. Ki sa fait ces allégations ? Qui est cette personne ? La presse est en train d’écrire et de colporter tout et n’importe quoi » a lancé le Premier ministre aux journalistes. 

Il a fallu plusieurs minutes pour entendre quelqu’un répondre Keegan Etwaroo. Et aucun journaliste n’a pu dire au Premier ministre que le témoin en question a déclaré avoir remis de l’argent à Rajesh Ramnarain pour remettre à Maneesh Gobin. Quelle bêtise ! Voilà le drame avec la jeune génération des journalistes davantage tiktokeurs et Facebookers que lecteurs d’information.

« Ou meme pas kapav dire ki sane la fine faire allégations contre ene ministre… Couma mo pou au courant si ou pas fouti dire moi… » Pravind Jugnauth a enfoncé le clou avec délectation dans le cercueil de la presse. 

« Je suis au courant que l’Icac mène une enquête. C’est ce que j’ai répondu au Parlement. Le ministre aussi », a-t-il affirmé. C’est là enfin qu’un journaliste a dit le nom de Keegan Etwaroo. Et malin comme pas deux, le Premier ministre a demandé : « Qu’a-t-il dit ? » C’est là qu’aucun journaliste n’a trouvé à répondre qu’il a dit qu’il avait remis de l’argent à Rajesh Ramnarain pour le compte de Maneesh Gobin. 

Mais le Premier ministre savait ce qu’il faisait. Car si le journaliste avait répondu cela – ce que quelqu’un aurait dû répondre – il aurait lancé : « Comment savez-vous ce qu’il a dit ? » Il aurait continué comme ça pendant un moment pour finalement montrer que les journalistes se basent sur ce que disent les avocats, proches de l’opposition. Mais cela aurait été tout de même mieux que des journalistes impotents, comme nous l’avons constaté actuellement. 

Un/e journaliste a posé une question sur la Private Prosecution. Le Premier ministre a alors fait une diatribe sur le fait qu’un ministre alloue des baux et que cela ne constitue pas un délit pour autant. Et là de faire la leçon aux médias : « Zot nek écrire et colporte banes zafer… Ou poz question alors ki ou pena détails. Si zot éna precisions, détails et l’information pu publier, c’est ene lot zafer. Pena problème publier. Si mo kapav repone mo pou faire li. Mais là… » 

C’était un jour noir pour les journalistes. Et pour une fois, ce n’était pas la faute du Premier ministre, il faut le reconnaître !

Pravind Jugnauth a commenté le jugement du Tribunal international du droit de la mer hier au Quai D. Pour lui, c’est un excellent jugement qui vient délimiter le territoire mauricien en prenant en considération la souveraineté des Chagos. « C’est un jugement qui est binding. Il va s’appliquer à tous les pays du monde », a-t-il précisé. Il a aussi sorti le martinet contre les médias. « Encore une fois, je déplore la façon de faire des journalistes et médias. Ce sont des propres Mauriciens et des gens d’influences, car faisant partie de la presse, qui veulent diminuer la portée de notre victoire », a-t-il déploré.

Et d’ajouter que, pour lui, c’est une grande satisfaction. « Nous avons le contrôle de notre territoire », a-t-il souligné. Il a ajouté que les discussions avec les Britanniques se poursuivent. « Nous nous sommes mis d’accord de ne pas tout étaler en public. Mettons toutes les chances de notre côté. D’autant que les Américains aussi sont concernés. Mais les discussions se passent entre les Britanniques et nous », a-t-il déclaré. Pravind Jugnauth a aussi souligné qu’un jour, le pays pourra installer des infrastructures sur certaines îles, ce qui permettra à ceux qui le souhaitent de s’y établir et à d’autres de le visiter. Il a insisté que cela ne concerne pas les Chagossiens mais aussi tous les Mauriciens.

Vendredi 12 Mai 2023

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