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Pravind Jugnauth : « L’avis consultatif place une obligation sur tous les états d’aider Maurice »


Rédigé par E. Moris le Mercredi 22 Mai 2019



Au tout début de son intervention, Pravind Jugnauth a rappelé les points importants mis de l’avant par les juges de la Cour internationale de justice dans leur avis consultatif.

Ces derniers sont arrivés à la conclusion qu’au moment de son détachement, l’archipel des Chagos faisait partie intégrale du territoire mauricien, que le droit au respect de l’intégrité territoriale est un principe sacrosaint de la législation internationale, qu’au moment du détachement et que les représentants mauriciens n’avaient pas de pouvoirs électifs, le pays étant encore une colonie britannique. 

Pravind Jugnauth a aussi rappelé que les juges de la CIJ ont souligné que l’administration des Chagos doit cesser immédiatement, que tous les pays membres doivent aider au processus de décolonisation de Maurice, qui ne sera complète la récupération des Chagos, et que le sujet de relogement relève des droits humains et doit être adressé par les Nations Unis. 

Pour Pravind Jugnauth, on se serait attendu à ce qu’un pays qui est trouvé coupable d’actes illégaux aurait tout mis en œuvre pour faire amende honorable. Mais tel n’est pas le cas, a-t-il déploré. 

Il a aussi précisé que Maurice a entamé des négociations avec la Grande-Bretagne pour venir avec une résolution commune qui aurait pris en considération les préoccupations britanniques concernant la défense ainsi que les points contenus dans l’avis consultatif. « Une offre faite dans un esprit de grande camaraderie … Mais Maurice est très déçue de la position de la Grande-Bretagne. Nous avons l’impression d’être revenus à l’époque de 1965 où l’excision des Chagos a été faite sous la contrainte », a déclaré Pravind Jugnauth. 

Le Premier ministre mauricien a insisté sur le fait que l’avis consultatif met une obligation à tous les États membres d’aider à compléter la décolonisation de Maurice. « Il n’y a rien de plus faux que d’assurer que cet avis n’est pas contraignant. C’est ce que soutiennent certains pays. Non, c’est une déclaration émanant d’une institution très respectée et ayant autorité dans le domaine judiciaire », a-t-il souligné. 

Pour Pravind Jugnauth, la Grande-Bretagne a l’obligation de mettre fin à son occupation illégale des Chagos, d’autant selon lui que ce qui s’est passé en 1965 est l’un des épisodes les plus noires de l’histoire de Maurice et « s’apparente à un crime contre l’humanité ». 

Il a aussi expliqué qu’il y a un plan de relogement des Chagossiens dans leurs îles natales et a souligné que devant la Cour internationale de justice, le Grande-Bretagne n’avait pas jugé utile de présenter ses arguments sur la défense. « C’est maintenant que cet argument est mis de l’avant… Mais précisons que Maurice a pris l’engagement formel de conclure un accord sur le long terme avec les États-Unis et aussi la Grande-Bretagne concernant les installations de défense. Il est donc difficile de comprendre la position de la Grande-Bretagne… à moins qu’elle estime que Maurice n’est pas un partenaire digne de foi. Ce qui serait très offensant », a-t-il ironisé. 

Et Pravind Jugnauth de terminer en disant souhaiter une marge favorable à Maurice encore plus grande que la dernière fois.

Mercredi 22 Mai 2019

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