Menu

Société

Pour ses « smart cities », l’Etat mauricien fait appel aux investisseurs étrangers


Rédigé par E. Moris le Jeudi 9 Mai 2019

En quête d’un second « miracle », le gouvernement a prévu des incitations administratives et fiscales aux investisseurs étrangers. Un programme, jugé « mégalomane » et « inégalitaire », et qui soulève de nombreuses questions. Quelle place pour les Mauriciens dans cette nouvelle urbanisation ? Quel impact sur l’environnement et « l’harmonie sociale » ?



Lancement de la Smart City de Beau-Plan : Nicolas Eynaud, GM de Novaterra, le PM, Nicolas Maigrot MD de Terra et Alain Rey, président de Terra.
Lancement de la Smart City de Beau-Plan : Nicolas Eynaud, GM de Novaterra, le PM, Nicolas Maigrot MD de Terra et Alain Rey, président de Terra.
Le mercredi 8 mai, le Premier ministre a assisté au lancement officiel de la Beau-Plan Smart City et a rappelé que Rs 8 milliards ont été injectées pour la création de huit smart cities à travers le pays. 

Le chef du gouvernement en a profité pour lancer un appel aux investisseurs du privé et étrangers afin « qu’ils saisissent les nouvelles opportunités » qui se présentent à eux. 

Ce sont des avantages fiscaux et administratifs particulièrement favorables qui sont proposés aux investisseurs.

L'absence de « Land Conversion Tax » (sauf pour la partie résidentielle), absence de taxe douanière (sauf sur le mobilier), absence d’impôt sur les sociétés (pour les 8 premières années du projet), octroi de la nationalité mauricienne pour tout investisseur participant à hauteur de 500 000 dollars US minimum dans un projet de « Smart City ».

Il a aussi ajouté que l’investissement du secteur privé représente 14,1% du PIB et que les investissements étrangers directs ont atteint un montant record de Rs 21 milliards en 2017.

C’est en 2015 que le « Smart City Scheme » (SCS) a officiellement été lancé par le Board of Investment (l’Agence nationale de promotion de l’investissement). Des projets de « villes intelligentes » qui se pratiquent déjà en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis, qui connaît aussi des échecs retentissants avec des villes "fantômes".

Ce sont cinq projets de smart cities qui ont déjà obtenu le certificat d’agrément de l’Etat : « Mon Trésor » et « Cap Tamarin » au sud, « Médine éducation village » à l’ouest, « Beau Plan » au nord et « Moka City » au centre. Avec pas moins de 2 000 et 4 000 foyers de résidence, des terrains de 500 et 1 000 arpents (entre 125 et 250 hectares) et une maîtrise d’œuvre qui va s’étaler sur dix à vingt ans, parfois plus.

La valeur des terrains ayant déjà triplé dans la zone en dix ans, le rendement locatif est évalué à 6 % par an, sans parler des futures reventes de villas, exonérées d’impôt sur les plus-values.

Un programme jugé « inégalitaire ».

Pour financer ce plan futuriste, dans une note d’avril 2017, l’ambassade de France notait que « le gouvernement mauricien ne disposant pas des ressources financières pour mener à bien de tels investissements, son rôle consiste à fixer le cadre institutionnel et à donner les impulsions nécessaires. Reste au secteur privé, qu’il s’agisse des grands groupes mauriciens ou de promoteurs étrangers, à définir le périmètre des projets ». L’Etat coordonne donc avec Landscope Mauritius, chargée d’administrer les terrains de l’Etat où pousseront certaines smart cities.

Source : "smart cities" : journal Le Monde/ La Tribune/ Les Echos

 

 


Jeudi 9 Mai 2019

Nouveau commentaire :

Règles communautaires

Nous rappelons qu’aucun commentaire profane, raciste, sexiste, homophobe, obscène, relatif à l’intolérance religieuse, à la haine ou comportant des propos incendiaires ne sera toléré. Le droit à la liberté d’expression est important, mais il doit être exercé dans les limites légales de la discussion. Tout commentaire qui ne respecte pas ces critères sera supprimé sans préavis.


LES PLUS LUS EN 24H