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Opinion

[Opinion] Padayachy protège les chouchous de la République et donne des miettes au petit peuple


Rédigé par E. Moris le Jeudi 9 Juin 2022

La vie dorée des élus de la République en cette période de crise est une insulte. Des économies sont possibles, mais la volonté manque. Privilèges, opacité, conservatisme… Pour secouer ces trains de vie disproportionnés, il fallait des mesures-chocs. Padayachy n'a pas eu le courage d'y mettre un frein. Il restera un bon petit valet serviable et obéissant du MSM, sans entrer dans le panthéon des Grands Hommes de l'Histoire du pays.



Faute de grand chef, le discours de Padayachy peut se résumer à de la poudre de perlimpinpin et des mesures d'illusionniste. Ils étaient tous là ou presque au rendez-vous ce mardi, sauf la ministre de l'Education et son encombrant colistier Sawmynaden ou encore le député mauve Rajesh Bagwhan mis à pied par le Speaker. Les journalistes endimanchés pour la circonstance, étaient eux à la fête, dans leurs petits habits d'apparat, ils ont fait les zouaves dans un tourbillon d'égocentrisme déconcertant. Puis sont apparus, sous le crépitement des flashs des photographes, avant le Grand Oral, les parlementaires, le Premier ministre Pravind Jugnauth, et l'homme du jour, Padayachy. En véritable Drag Quenn, avec ses multiples bracelets porte bonheur, ses bagues clinquantes aux doigts boudinés et les ongles manucurés, plusieurs masques sanitaires à portée de main et lunettes tantôt sur le nez, tantôt sur la table, le show a commencé au rythme de " With the people, for the people"...

Si les experts, économistes, journaliste de salon et gratte papiers professionnels ont tous eu le plaisir d'analyser le tout, jusqu'au prochain scandale, il est à noter que le gouvernement n'a pris aucun risque à moins de deux ans d'une échéance électorale. L'aide de Rs 1 000 accordée à tous les employés ayant un salaire de base de moins de Rs 50 000, à ceux du secteur public et privé et aussi aux travailleurs indépendants enregistrés pour la Contribution sociale généralisée (CSG), reste insuffisant mais c'est toujours une mesure populaire "fer la bouss doux" et ça les soldats qui oeuvrent dans l'ombre l'ont bien compris.

Pour les mois à venir, les consommateurs continueront à payer une taxe de Rs 2 sur le prix de l’essence pour des supposés achats de vaccins. Autre incohérence c'est le bon de Rs 200 offert aux voyageurs d'Air Mauritius dès leur arrivée pour dépenser au Duty free. Une idée ridicule et inutile. Dans ce foutoir, Padayachy n'a pas mis fin aux inégalités extrêmes. Les scandales et dépenses publiques, dans le rapport de l'Audit 2020.2021 a pourtant cloué au pilori la mauvaise gestion de l'Etat, la dette publique continue d’augmenter. Padayachy le sait mais les privilèges des ministres, députés, conseillers, supers conseillers, conseillers "bénévoles", qui pillent avec un résultat médiocre, sont chouchoutés.

Les Mauriciens ne sont plus favorables au maintien des privilèges, alors qu'ils n'en bénéficient pas. Les passe-droits, protections, subventions, monopoles, avantages statutaires, voyages, "missions", coûtent chers aux contribuables. Il fallait impérativement réduire les dépenses publiques afin de réduire la dette publique, en proposant des coupes budgétaires.  Tous s'accordait à dire qu'il faut réduire le nombre superflu de conseillers et membres dans les conseils d'administration, sans compter les pensions à vie des anciens présidents, vice-présidents, PM, ministres, députés devenus millionnaires et les subventions aux socioculturels, avec un chauffeur à disposition, un régime de retraites plus qu'avantageux, des indemnités, frais de transport, de téléphone...

Les 103 fois d'effet "tap la table" résonnent encore dans les murs de l'assemblée comme une gifle magistrale aux Mauriciens. 

 

Jeudi 9 Juin 2022


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