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Opinion

[Opinion] Négligence criminelle des dialysés en période de Covid : le trio Gaud-Joomaye-Jagutpal échappe à la mise en examen


Rédigé par E. Moris le Vendredi 1 Avril 2022



«Pena okenn lanket ki bizin fer ek pa finn ena neglizans medikal». Des propos choquants et inadmissibles de la part du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal qui résonnent encore dans toutes les têtes. Ailleurs le ministre aurait démissionné, ailleurs le Premier ministre aurait sanctionné son ministre et des conseillers autoproclamés.

A Maurice, la «mise en danger de la vie d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence» semble passer par dessus de la tête de tout le monde. Le trio Gaud-Joomaye-Jagutpal semble faire fi de toute éthique et responsabilité jusqu'à l'heure, préférant se satisfaire d'une bonne gestion de la santé publique en période de crise sanitaire. 

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, avait été catégorique : « I do not intend to order enquiry ». Une sentence d'une violence inouïe pour la mémoire des victimes et des familles endeuillées. Faire preuve d'autant d'arrogance alors que des vies humaines ont été perdues, de mémoire, personne n'a égalé le psychiatre ! Et Dieu sait que son prédécesseur Anil Gayan était un chef ! Depuis, le dossier de la dizaine de patients dialysés décédés au cours de la crise sanitaire à Maurice a fait l'objet d'une enquête, mais le sinistre Jagutpal ne compte pas rendre public le rapport du «Fact-Finding Commitee». L'affaire sera classée sans suite. Des mesurettes seront prises après les recommandations de la commission d'enquête, alors que le ministre et ses sbires eux se dédouanent de toute responsabilité.

Selon le Dr Kailesh Jagutpal, son ministère et l’intégralité du personnel soignant qui s’occupait des patients dialysés durant leur quarantaine ont fait leur travail qualifié de «correct», «très satisfait» et «fantastique». Pour justifier le tout, avec un : «L’état de santé de ces patients était déjà très fragile et ils souffraient d’autres comorbidités» et «la quarantaine est difficile pour tout le monde.»

Rappelons tout de même, que la «négligence» est caractérisée dans le cas de ces patients dialysés et contaminés en milieu hospitalier. Ne pas surveiller suffisamment un patient vulnérable, ou encore le transférer dans un hôtel transformé en centre de quarantaine sont de la responsabilité et des décisions prises par le ministère de la Santé. N'oublions pas que ces patients se sont retrouvés du jour au lendemain entre les quatre murs d'une chambre, loin de leurs proches et surtout sans téléphone, télé et internet. Des séances d'hémodialyses perturbées qui se terminaient souvent très tard dans la nuit. Une alimentation qui a été revue à la suite de l'interpellation d'un ex ministre... «C’était une torture psychologique», a déploré un patient. Nous aurions rajouté à l'intention du psychiatre Jagutpal "de quoi rendre fou" !

Double peine et discrimination sociale envers les victimes. Notons que les proches des patients dialysés devaient s’acquitter d’une somme de Rs 32 000 ou Rs 54 000 pour pouvoir rester à leurs côtés durant la quarantaine. Une somme que quelques rares familles pouvaient se permettre de payer. Des patients dialysés contaminés et positifs au Covid-19 au New Souillac Hospital décédés en quarantaine, alors que de l'aveu de Jagutpal, il a rappelé à l’ordre les chefs des différents départements et services de santé pour non respect du protocole sanitaire et concède qu’il y a eu des manquements dans certains hôpitaux.

C'est à se demander qui est le plus fou dans cette affaire !

 

Vendredi 1 Avril 2022


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