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Opinion

[Opinion] Le MSM veut-il que la police dispose de son propre département légal ?


Rédigé par E. Moris le Dimanche 26 Mars 2023



En bon amateur de Bet 361, Ravi Yerrigadoo ne va pas se poser des questions. Le commissaire de police ayant choisi de solliciter ses services, il ne va pas se poser des questions. Il va rafler la mise. Il va passer à la banque toucher le chèque. Il a bien raison. Mais c’est à un jeu sournois auquel joue le MSM.
 
Depuis 2015, soit sous un régime Jugnauth, les cas où le commissaire de police sollicite des avocats privés pour le défendre commencent à devenir légion. Est-ce une coïncidence ? On se rappelle de l’affaire Sun Tan. À l’époque, soit en 2016, suite à l’échec de la tentative de la police de procéder à son arrestation, le directeur des poursuites publiques d’alors avait entré une action en cour. 

Le commissaire de police d’alors, Mario Nobin, avait alors choisi de se faire représenter par Me Kailash Trilochun. Sauf que ce dernier, qui se trouvait à l’étranger, faisait l’objet d’une notice of arrest upon arrival. À tel point que l’on évoquait un cas de conflit d’intérêts ! Dans le cadre de cette affaire, on pouvait comprendre que le commissaire de police ait eu quelques réticences, alors qu’il était visé par le DPP, d’être représenté par un officier du même DPP. 

Mais cette fois, dans l’affaire Icac versus Chavan Dabeedin, le CP et le DPP ne sont tous deux que des codéfendeurs. Alors, fallait-il faire tout un plat, comme l’a fait l’Icac, sur la question de représentation ? 
Mais cela va plus loin. Le MSM est en guerre contre le DPP… l’ancien comme l’actuel. Dans ce contexte, constituer un pool d’avocats, proches du MSM évidemment, pour représenter la police relève d’une stratégie qui se défend. Rien ne dit que c’est parfaitement légal ! Mais en tout cas, pour ce qui est des préliminaires des cas au pénal, cela a du bon. Le MSM pourrait faire d’une pierre plusieurs coups.

D’abord, cela pourrait aider les avocats à sa botte à se faire du fric. Ensuite, il pourra emmerder le plus longtemps possible ses opposants qu’il parviendra à emmener devant une cour de justice.

Car, qu’avons-nous vu jusqu’ici ? À plusieurs reprises, alors que la police insistait pour garder certaines personnes en détention, le bureau du DPP est intervenu pour abandonner la charge provisoire. Cela n’a pas dû faire plaisir en haut lieu. 

Mais une fois de plus, rien ne dit que c’est légal. Rien ne dit que la police pourra aller de l’avant avec un tel projet. Mais il est pensé et détaillé dans certaines têtes malades actuellement. Oui, à un certain moment, le bureau du DPP devra intervenir dans des cas au pénal. Mais entretemps, les dégâts causés pourraient être irréparables. 

Si aux prochaines élections, le MSM et ses alliés obtiennent une majorité au Parlement, le poste de DPP sera purement et simplement aboli. On peut parier dessus ! La liberté aussi disparaîtra !

Dimanche 26 Mars 2023


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