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Opinion

[Opinion] L'île Maurice, le nouvel itinéraire pour les narcos


Rédigé par E. Moris le Dimanche 12 Février 2023



Dès septembre 2018, la Rédaction de Zinfos Moris avait fait un constat sans appel : "Maurice est entre les mains des narcos". Lors de la récente conférence de presse du Part time Attorney general, Maneesh Gobin, s’en est pris au leader de l’opposition qui, dans un commentaire, a déclaré que Maurice se rapproche dangereusement d’un état-narcotique.

Cette phrase est restée en travers de la gorge de Maneesh Gobin. « J’espère que le leader de l’opposition prend la mesure de ce qu’il a dit », a déclaré l’Attorney General. Et d’ajouter que le gouvernement lui demande d’axer sa première Private Notice Question sur l’affaire Narco State. « Il peut aussi évoquer l’affaire Franklin. On verra à ce moment-là ce qui va se passer. Surtout ce qui se passe sur la côte Ouest. Car cela concerne la côte Ouest », a déclaré Maneesh Gobin.

En fin ce compte, c’est comme un appel à ne pas aller de l’avant. Bizarre tout ça ! Qu’est-ce qui se passe sur la côte Ouest qui peut embarrasser Xavier-Luc Duval ? Si tout ceci reste de la basse-cour politicaille, notons que la bande annonce dans les faits divers donne lieu chaque semaine, à son lot de saisies de plantations de cannabis et elles sont nombreuses. Alors que les autorités sont conscientes que la destination finale de cette production de drogue finira sur le marché local, les cultivateurs ou propriétaires de ces plantations restent souvent inconnus. Un constat accablant pour la société mauricienne qui voit toute cette quantité de drogue qui ne cesse d'augmenter. Si il y a une recrudescence de l'offre, est-ce à dire que les consommateurs ont augmenté ? A quel rythme et quelles en sont les raisons ? 

D'un autre côté si la cocaïne et l’héroïne, étaient auparavant consommés en petite quantité pour une clientèle aisée. Les drogues dures en provenance d’Amérique latine (cocaïne) et du Pakistan (héroïne)  ou par la filière malgache, sont distribuées à la Réunion et Maurice. Ce sont bien souvent les personnes qui transitent au Kenya et en Afrique du Sud qui apportent ces drogues à Maurice.

Rectum, vagin,...quand le corps humain se transforme en véritable coffre pour faire passer de la drogue à Maurice

Arrêtés ou interpellée par la suite, ce n’est pas le scénario qu’ils se sont imaginés, ni celui qu’on leur avait promis. Embarqués à bord d’un avion en direction de Maurice, ces "mules" de plus en plus jeunes « décoffrent », dit-on dans le jargon et doivent se débarrasser des ovules par voie naturelle, aux toilettes. Que risquent-ils ? 10 à 20 ans dans les geôles mauriciennes aux frais de l'état et des contribuables mauriciens ? 

Des victimes qui vendent leur corps pour survivre, ce n'est ni plus ni moins une sorte de prostitution.
Une fructueuse économie est née. Si ces frets humains permettent l’acheminement de plusieurs kilos de marchandises, où en sont ces enquêtes à chaque arrestation ? Qui finit par réceptionner toute cette drogue une fois arrivée à destination ? Si la filière africaine implantée sur l'île est souvent dénoncée, malheureusement faute d'investigations et de réel moyens, le marché est arrosé par de la drogue dure.

Malgré un tonitruant "mo pou kass les reins bann trafiquants" lancé par le Premier ministre, les "barons de la drogue" ont de beaux jours devant eux et les enfants de la République, eux, continuent de plonger dans une lente et inexorable descente aux enfers. 

Dimanche 12 Février 2023


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