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Opinion

[Opinion] " Ki ou presser? Mo mett ene goal double kick la"


Rédigé par E. Moris le Samedi 12 Février 2022



On pensait que la plus badass des badass c'était Rachida Daty ! C'était mal connaître la concurrence mauricienne.

La tata flingueuse de Sarkozy, après avoir démonté Anne Hidalgo, maire de Paris, au Conseil de Paris, continue la tournée en mode Dirty. Elle vient de régler le tout avec un « moi les losers ça ne m’intéresse pas » en parlant du directeur de campagne de Valérie Pécresse (Pécheresse) sur France info. Sarkozy a aussi sorti l'artillerie lourde en parlant de la candidate à la présidentielle : « Elle a pris le melon, elle ne passe plus sous l'Arc de Triomphe ! » Dans le camp de la candidate LR, un vent de paranoïa se lève : l’ancien président, aurait-il déjà topé en sous-main avec Emmanuel Macron ?

Batsirai loin des côtes mauriciennes, on a eu droit à autre type de cyclone. En écoutant le débat sur Radio Plus, outre le fait que ce soit un beau moment radiophonique, n'en déplaise aux rageux, (c'est aussi pour ça que la radio existe), les deux invités (très bons clients de la radio), avocats de profession, membres des Avengers, ont tiré à balles réelles, pour le plus grand plaisir des auditeurs et de Lakwisin.

Le match s'est joué sous l'oeil ravi de Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, dans l'émission 'Au coeur de l'info', entre le député travailliste Shakeel Mohamed et le leader du Reform Party, Roshi Badhain.

D'entrée de jeu, Shakeel Mahomed s'est positionné comme l'homme qui aurait pris du recul sur la chose politique et les réseaux sociaux. Son père étant souffrant, il a fait comprendre qu'il a des obligations familiales. Avant d'aborder le thème entourant la commission électorale, le député rouge, souhaitant la transparence auprès des auditeurs, a aussi déclaré être le cousin de Irfan Rahman, l'actuel commissaire électoral. 

Les premières minutes de l'émission, en terme d'audience, il faut avoir l'honnêteté de le dire, chacun s'ennuyait ferme. Shakeel Mohamed comme à son habitude a fait un monologue sur un ton professoral en évoquant le système électoral avec le rapport Sachs à toutes les sauces. Entretemps, pris dans les embouteillages, déboule Roshi Badhain sur le plateau. L'atmosphère change, l'audience commence à monter.

Entre attaques personnelles et piques, l’ancien ministre du Travail a craqué 

Alors qu'au sein de son parti, la démission de Irfan Rahman à la tête de la Commission électorale est réclamée, Shakeel Mohamed a rejeté en bloc cette idée mordicus, quitte à faire preuve de mauvaise foi intellectuelle. La crédibilité de la commission électorale mise à mal par de nombreuses irrégularités et anomalies, il n'y aurait qu'un seul responsable de l'avis de tous. C'est sur ce point, que le leader du Reform Party a mis l'emphase, décrétant par ailleurs : « je n’ai rien contre Irfan Rahman, que je trouve que c’est quelqu’un de bien, il doit partir car toutes ces anomalies se sont passées alors que c’est lui le responsable de cette autorité. » 

Discours de sourds sur le plateau, l'un plaidant pour la réforme en s'appuyant sur le rapport Sachs et l'autre affirmant qu'il faut avant tout, remplacer le responsable à la tête de cette bérézina.

Réglant ses comptes avec la classe politique, le député rouge de la circonscription n° 3 (Port-Louis maritime/Port-Louis est) a déploré que ces réformes n'ont jamais été faites ou envisagées par le MMM, le PTr, le MSM et le PMSD. Cette nouvelle sortie a laissé pantois plus d'un. 

L'intervention du commissaire électoral dans l’émission a par la suite enflammé littéralement le plateau. Ce dernier campant sur ses positions, Rahman n'a montré aucun signe de repentance ou de conciliation concernant sa responsabilité dans les manquements lors des législatives Ce qui a eu le chic de mettre à mal la patience de Badhain, chauffé à blanc par tant d'incompétence et titillé par l'attitude de Shakeel Mohamed. Pour l'occasion, l'ancien ministre de la Bonne Gouvernance, sûr de son petit effet, avait ressorti des chiffres jetant un certain trouble sur la fiabilité du processus électoral des législatives. 

Rappelons que Shakeel Mohamed qui semblait avoir une certaine amitié pour Roshi Badhain, chantant ses louanges dans l'affaire Kistnen sur le plateau de Top Fm, a cette fois-ci affirmé qu'il n'est pas "camarade" avec Badhain. Le besoin d'humilier à son tour avec un ce n'est « qu’un assoiffé du pouvoir » qui est « politiquement dangereux ». Rappelant par ailleurs, le fameux baiser de la main au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Piqué au vif, le leader du Reform Party a donné la réplique en balançant « Shakeel Mohamed pa pou gagn tiket », avant d’ajouter que le député mauve Reza Uteem lui sera préféré. Ambiance.

« Si li la dan, mo pa pou ladan. »

Ce qui a fait dire Shakeel Mohamed que s'il se dit favorable à une alliance l’Espoir/Ptr, et que si jamais Badhain fait partie d’une éventuelle coalition, cela se fera sans lui. L'avenir nous dira si ce chantage est une façon polie pour Shakeel Mohamed, esseulé au sein de son parti, de tirer sa révérence au moment voulu, donnant ainsi l'impression qu'il est un homme de paroles. Quoiqu'il en soit, ce déballage à la radio aura des répercussions dans les jours à venir, si ce n'est déjà fait.

On retiendra de cet échange lunaire :

Roshi Badhain : "Bizin reyer avan met goal"
Nawaz Noorbuz : " Ou p reye emplass la"
Roshi Badhain: " Ki ou presser? Mo mett ene goal double kick la"

Samedi 12 Février 2022


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