[Opinion] Gilbert… bravache ou bêtise ?

Par les temps qui courent, il est dangereux de mettre le nez dehors. Surtout lorsqu’on est un député de la majorité… Vous imaginez ce qu’il risque. Sans compter qu’il y a des élus qui, de par leur façon de faire, leur caractère et leur personnalité, ont le chic d’attiser les passions. Bobby Champal Hurrerram est de ceux-là ! Gilbert Bablee aussi ! Il y a ces individus qui ne pourront jamais passer à côté d’un chien sans que ce dernier n’aboie. 

Mais comment Gilbert Bablee a-t-il été aussi bête pour accepter de participer à une émission ouverte au public, en plein dans sa circonscription ? Était-il persuadé d’être populaire en ce moment ? Si tel est le cas, c’est grave. S’il n’a pas pensé qu’une émission ouverte au public n’allait pas créer des vagues, c’est encore plus grave. Car Gilbert Bablee est non seulement un homme de radio mais a animé le même genre d’émission qu’Annabelle Savabady. Cette dernière a d’ailleurs travaillé sous sa direction à une époque, avant que leurs relations ne se gâtent. 

Mais dans la scène qui s’est déroulée à Vacoas, c’est le maire qui remporte la palme. Praveen Ramburn a volé la vedette. Il a montré qu’il était plus fou que Bablee et Savabady réunis. Il est plus têtu qu’un âne ! 

Mais plus sérieusement, ce genre d’incidents, aussi comiques soient-ils, montrent qu’il y a quelque chose d’anormal dans le pays. Il y a une colère qui gronde. Le gouvernement a pu la mettre en sourdine en raison de la pandémie d’abord, des confinements ensuite et, enfin, du protocole sanitaire. Mais à la colère de la mauvaise gestion du pays et de la corruption généralisée symptomatique du MSM, il y a celle des hausses des prix. Pravind Jugnauth et consorts ont réussi à imposer une chape de plomb sur le plan sanitaire. Ils tenteront de la maintenir le plus longtemps possible. 

Ne rêvons donc pas ! La limite de 200 personnes aux rassemblements ne sera pas enlevée de sitôt. Sans compter qu’avec un Anil Kumar Dip bien installé et bien docile aux Casernes centrales, le problème d’autorisation va se poser pour les manifestations. Mais tout cela n’est pas éternel. Les Mauriciens ne peuvent se permettre les largesses d’antan… Son niveau de vie d’autrefois est désormais souvenir d’un lointain passé. Le peuple commence à avoir faim. Le drame, c’est que les choses ne vont pas s’arranger de sitôt. C’est maintenant que le gouvernement va payer les conséquences de la mauvaise gestion. Il va même payer pour les bêtises de ses prédécesseurs. 

C’est malheureux de le dire. Mais l’on pourrait arriver à une situation où les élus de la majorité devront faire campagne sous forte escorte policière ou entourés de gros bras. Il ne restera à Pravind Jugnauth que ses yeux pour pleurer. Car même escorté par la police, rallier Riverwalk à l’aéroport pourrait s’avérer aussi long que Manhattan-Kaboul.