[Opinion] Entre Nawaz et Bobby : le match qui tourne au cirque

Il ne manque que la caméra de Sergio Leone et la musique du maestro Ennio Morricone ! Sauf qu’au lieu d’un affrontement style Clint Eastwood-Lee Van Cleef, nous avons droit, à Maurice, à Nawaz Noorbux et Bobby Hurreeram. Pas sûr que les cinéphiles gagnent au change ! Les répliques de cinéma pullulent de phrases chocs et historiques. « Viens m’affronter dans un face-à-face » et « I am ready for you ». 

Nous assistons actuellement à un numéro de cirque entre Nawaz Noorbux et Bobby Hurreeram. Les deux sont responsables et les deux sont coupables. Déjà, un politicien et un journaliste n’ont pas à s’affronter comme des adversaires. L’un est là pour rendre des comptes et l’autre pour poser des questions d’intérêt public. De plus, l’arène c’est le cadre d’une émission, radiophonique ou télévisuelle ou autre. Il est dangereux lorsque le journaliste quitte ses platebandes et pénètre dans l’arène politique. Cela, qu’il y soit invité ou pas ! Cela est dangereux pour lui et pour la presse. 

Bobby Hurreeram reproche à Nawaz Noorbux d’avoir fait un show vendredi et même de collusion avec Sherry Singh. On peut être d’accord dans une certaine mesure avec lui. Mais la façon dont il l’a dit samedi en conférence de presse ne peut en aucun cas être cautionnée. C’est lui qui a choisi de personnaliser les débats. Pour un ministre dont l’attaché de presse était l’ami très proche de Nawaz Noorbux, ayant même bénéficié d’une grande protection du chef de Radio Plus selon les mauvaises langues, Bobby Hurreeram a été très mal conseillé. 

Mais il faut aussi concéder que la façon de répondre de Nawaz Noorbux n’était pas de très bon goût. Alors qu’il aurait pu garder de la hauteur, voilà que le directeur de l’info de Radio Plus a choisi de descendre au ras des pâquerettes en jouant sur le terme « sniff » en parlant du ministre des Infrastructures publiques. C’était cheap… comme Nawaz Noorbux peut l’être souvent. 

Puis, il y a l’invitation de Bobby Hurreeram pour un face-à-face dans un média neutre et la réponse « I am ready for you » de Nawaz Noorbux. L’express s’est empressé de dire qu’il est prêt à servir d’arène. C’est à celui qui a la plus grosse, semble-t-il. Mais en réalité, on a deux imbéciles à l’ego démesuré qui dansent au rythme des internautes. Voilà le drame des réseaux sociaux ! Un ministre n’a pas à se mesurer à un journaliste… sauf dans le cadre d’une émission ou d’un entretien. Le rôle du journaliste est de poser des questions et non de se venger pour une vertu déshonorée…

Au lieu du duel d’anthologie dans le saloon d’une ville du Far West, Bobby et Nawaz se comportent davantage comme des filles de saloon et leurs dessous affriolants de l’époque. Heureusement que Sergio et Ennio ne sont plus de ce monde.