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Opinion

[Opinion] Embarqué dans l'affaire de cyberespionnage à Baie Jacotet, silence troublant de New Delhi


Rédigé par E. Moris le Samedi 30 Juillet 2022



Depuis le retour au pouvoir des Jugnauth père et fils en 2014, l'image de la dynastie est ternie par de sombres affaires de corruption et d'élections truquées. Bien avant le décès de feu Sir Aneerood Jugnauth, l'avenir politique de Pravind Jugnauth était relié à un fil. Le naufrage du Wakashio, ou encore l'affaire Kistnen, l'ex agent du MSM décédé dans des circonstances troublantes impliquant un ancien ministre, a plombé le début de son mandat et sa crédibilité en tant que chef du gouvernement. Le scandale pharmaceutique avec l'achat de médicaments en plein confinement lié à la crise sanitaire n'a pas été non plus de tout repos.

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Mais l’affaire dite "sniffing" sur le Safe que Pravind Jugnauth aurait commandité à des fins d'espionnage d’Internet, en avril 2022, avec l'aide d'une équipe indienne à sa demande pourrait compromettre son poste de Premier ministre. Les révélations de Sherry Singh, ancien directeur de Telecom Mauritius, ami intime du couple Jugnauth et ancien conseiller au Bureau du Premier ministre affirme détenir des preuves de "Haute trahison". Le rapport d’intervention des trois techniciens venus d’Inde est accablant. Les techniciens indiens sont parvenus à capturer et intercepter des données de data (capture ou sniffing) dans le poste de Baie-Jacotet, dans une opération qui est illégale.

À qui profite le crime? L’Inde afin de contrer l’action de la Chine en Afrique et dans la région océan Indien ? Ou au gouvernement de Pravind Jugnauth pour surveiller les réseaux sociaux afin de se prémunir d’un mouvement social imminent ?

Embarqué dans cette affaire de cyberespionnage, à New Delhi, l'un des plus grands bailleurs de fonds du Premier ministre, on parle d'embarras, à la suite des allégations de 'sinffing'. Et silence troublant, avec la preuve des trois ressortissants indiens quittant le bâtiment Baie Jacotet après avoir effectué un travail de piratage sur les serveurs sécurisés de Telecoms. La prise de contrôle de l'île d'Agalega est un exemple de l'importance de la petite république de l'océan Indien pour New Delhi. Mais l'Inde a des explications à fournir, à savoir pour qui les "hackers" indiens ont fait l'espionnage ? Et dans quel but ? Quelles sont les données collectées et à quoi vont-ils les utiliser ? 

Pour l'heure, afin de rallier les Mauriciens à sa cause, le Premier ministre joue impunément de la carte raciale et d'une supposée "India-bashing". Mais fait notable, le week-end dernier, lors d'une invitation d'une association socioculturelle, les organisations hindoues ont empêché Pravind Jugnauth de prononcer un discours lors de cette cérémonie. 
 


Samedi 30 Juillet 2022


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