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Opinion

[Opinion] A l'île Maurice, le régime au pouvoir augmente les prix et limite la liberté de manifester


Rédigé par E. Moris le Samedi 7 Mai 2022

Ashok Subron, syndicaliste et militant : « Ou pas capav augmente prix ek lerla atas la main, li pied ek la bouche le pep.»



« Mo kuma mo papa. Mo piti mo papa!» Le Premier ministre, Pravind Jugnauth a beau revendiquer sa filiation, il donne le sentiment d'être un poltron, qui a peur d'affronter l'électorat en renvoyant des élections municipales pour des raisons farfelues. De l'autre, la restriction des libertés individuelles reste une arme pour maintenir l'oppression mais jusqu'à quand ?

La liberté de manifester connaît aujourd’hui une très forte actualité, et ce dans le monde entier. Ailleurs les masques tombent et on apprend à vivre avec le Covid, dans les pays totalitaires ce n'est toujours pas le cas. L'île Maurice subit de très fortes limitations où la liberté individuelle connaît des revers, malgré la crise économique et une pseudo volonté de reprise dans le secteur touristique. La crise sanitaire a bon dos, quand le pays n'est pas dans l’état d’urgence, c'est la restriction des libertés individuelles qui est décriée, avec de nouvelles méthodes policières qui constituent autant de menaces. Alors que les organisations syndicales veulent mobiliser autour de l'augmentation des prix, du pouvoir d'achat et surtout l'explosion des prix des carburants, le gouvernement maintient un  contrôle absolu en abusant de ces prérogatives.

Avec la crise économique, qui menace de se transformer en crise sociale, le Covid-19 semble pourtant désormais bien loin derrière nous. Selon les derniers chiffres disponibles, 2 décès et 119 cas locaux ont été enregistrés en une semaine à Maurice. La population est largement immunisée avec une carte vaccinale complète. Mais le gouvernement mauricien profite après des dépenses extravagantes et gaspillage d'argent public, pour augmenter ses marges dans de nombreuses taxes, notamment la taxe sur les carburants. Tous les indicateurs économiques sont dans le rouge et l’inflation, qui a atteint 10,7% en mars, est comme la fusée Arianne. La crise sociale guette le pays, avec la hausse inévitable des tarifs de l'énergie et l'électricité.

"Tout augmente ! Au début c'était la pandémie, maintenant c'est la guerre en Ukraine. C'est dramatique." Dans le domaine du service à la personne, la flambée des prix du carburant devient également problématique pour les aides à domicile entre autres qui ont de petits salaires et de long trajet à parcourir. "Partir travailler à trente kilomètres de chez nous pour seulement deux heures ce n'est plus possible avec la hausse des prix des carburants en ce moment. Bientôt cela va nous couter de l'argent de venir travailler", soutient Isabelle.​

Se dirige-t- on vers la désobéissance civile aboutissant à la chute d'un régime ? Est-ce qu'une motion de blâme contre le gouvernement suffira pour stopper l'inévitable crash dans lequel Pravind Jugnauth nous entraîne ? Les observateurs politiques sont inquiets, à l'international, le pays est décrit comme « une économie dans le rouge, avec une flambée des prix qui appauvrit la classe moyenne ». Sans compter les outrages faits au judiciaire. Les Mauriciens sont au pied du mur avec leur destin entre leurs mains. 

Samedi 7 Mai 2022


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