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Société

Mutation, transferts punitifs... la police dans tous ses états


Rédigé par E. Moris le Jeudi 16 Août 2018

Un assistant surintendant de police muté pour avoir assisté à une réunion politique , six autres transférés car cités dans le rapport de la commission d'enquête sur la drogue et un troisième, déjà sous le coup d'une suspension, qui se retrouve aux soins intensifs après que sa maison ait pris feu... la police mauricienne est encore une fois dans l'actualité cette semaine.



Mutation, transferts punitifs... la police dans tous ses états
À tout seigneur, tout honneur, intéressons-nous au plus gradé en premier lieu ! L'assistant surintendant de police Manoj Luchan, jusqu'à hier numéro deux du bureau des passeports et de l'immigration, se retrouve muté à la Special Supporting Unit depuis ce matin. Cet officier de police, rappelons-le, avait assisté à la réunion du comité central du MSM, principale composante de l'alliance au pouvoir, le samedi 11 août dernier.

A-t-il donné des explications à sa hiérarchie pour justifier sa présence au Sun Trust, siège du MSM, ce jour-là ? On ne le sait pas jusqu'ici. En tout cas, s'il l'a fait, on peut déduire que celles-ci n'ont pas convaincu la direction de la police.

L'ASP Luchan est connu pour avoir de très bonnes relations avec la direction du MSM, surtout son ancien leader sir Anerood Jugnauth, dont il assurait la sécurité lorsqu'il faisait partie de l'unité de police chargée de protéger les personnalités (VIPSU). Il est clair qu'il s'agit que la décision de muter l'officier, prise hier, mercredi 15 août, équivaut à un transfert punitif.

Six officiers de police transférés suite au rapport de la commission d'enquête sur la drogue.

À la Special Supporting Unit, l'ASP Luchan ne sera pas le seul à prendre ses fonctions ce matin. Six autres officiers de police se présenteront aussi au quartier général de cette unité. Eux aussi viennent d'y être transférés. Les six sont cités dans le rapport de la commission d'enquête sur la drogue. Cette instance a recommandé qu'ils soient l'objet d'une enquête approfondie visant à déterminer s'ils auraient des liens avec des personnes impliquées dans le trafic de drogue à Maurice.
Parmi ces six officiers, on trouve l'inspecteur Assad Rujub, ancien patron de la branche de Plaine Verte de la brigade antidrogue. Rappelons qu'un long chapitre lui est dédié dans le rapport de l'ancien juge Paul Lam Shang Leen, qui avait pour assesseurs l'ancien ministre Sam Lauthan et Ravin Domun, cadre au ministère de la Santé.
Les autres policiers mutés à la Special Supporting Unit sont : le sergent Thondee et les constables Joumont, Masree et Deal. Soulignons que cette unité anti-émeutes 'recueille' souvent les policiers qui font l'objet d'enquêtes internes.

Pas de mutation pour le policier Amitsing Narain. Mais lui aussi se retrouve dans une unité, mais celle des soins intensifs à l'hôpital Nehru de Rose-Belle.

Cet officier de 38 ans, qui est sous le coup d'une suspension et qui fait l'objet d'une enquête policière pour complot, était prisonnier des flammes dans sa maison hier. En effet, un incendie avait éclaté à son domicile à la mi-journée. Mais il a pu être secouru par les pompiers qui l'ont retrouvé inconscient par terre.
Amitsing Narain, rappelons-le, est l'un des trois policiers qui sont accusés d'avoir permis à un détenu (Kusraj Lutchigadoo) arrêté pour ce que la police pensait être de la drogue, de quitter le centre de détention de Vacoas pour une balade. Le policier et ses deux collègues étaient en service à ce moment-là. Ils ont été arrêtés et seront probablement poursuivis pour complot.
À hier, les éléments de la police scientifique étaient sur les lieux du sinistre afin de recueillir des indices pour tenter d'établir si l'incendie était d'ordre criminel ou pas. L'hypothèse d'une tentative de suicide n'est pas écartée pour le moment.

Jeudi 16 Août 2018

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