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Société

Me Dick Ng Sui Wa, précise qu'il est président de l'ICTA à "temps partiel"


Rédigé par E. Moris le Mardi 11 Mai 2021

Me Dick Ng Sui Wa, le président de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) est au milieu d'une polémique avec sa proposition de loi pour censurer les réseaux sociaux à l'île Maurice.



Me Dick Ng Sui Wa, précise qu'il est président de l'ICTA à "temps partiel"
Essuyant une pluie de critiques, il précise désormais qu'il est président à "temps partiel" du conseil d’administration de l’ICTA, tout en passant son temps à expliquer, justifier et préciser en s'accrochant à chaque micro tendu que cette décision est "collective" ! Difficile de dire si c’est l’excès de zèle qui est à la base de son Consultation Paper et sa tentative de réguler, ou carrément censurer, les publications et commentaires sur Facebook.

Le tollé est si énorme que l’Icta et son président sont forcés de reculer. Déjà, ils ont dû expliquer, via communiqué et déclarations, que les communications privées ne sont pas concernées… du moins sur les services de messagerie comme Whatsapp et autres. Dick Ng Sui Wa se contredit pourtant, les réseaux sociaux sont ciblés par les amendements de cette loi scélérate.

Cela fait un moment que le gouvernement voulait s’attaquer aux problèmes des commentaires haineux, diffamatoires et sectaires sur les réseaux sociaux. Mais en voulant régler un problème qui existe réellement, il pourrait faire d’une pierre deux coups. Il est en passe de régler l’autre problème, qui l’intéresse davantage celui-là, c’est à dire des critiques anti-gouvernementaux sur les réseaux sociaux.

Dick Ng Sui Wa veut mettre un bâillon aux rédactions de presse 

Rappelez-vous, dans un passé pas trop lointain, l’avocat, aujourd’hui accoquiné au gouvernement MSM, déplorait l’absence de pouvoirs de l’ICTA à enquêter et à poursuivre les auteurs de publications et commentaires sur les réseaux sociaux. Ils ont trouvé la formule. Ainsi, profitant du nombre de plaintes pour divers délit sur les réseaux sociaux (agacement, harcèlement, usurpation d’identité…), l’ICTA vient avec un consultation paper en vue de mettre sur pied un cadre légal afin d’adresser le problème d’abus et de mauvaise utilisation des médias sociaux et plateformes digitales avec seulement 2 051 plaintes.

Que propose l’ICTA  dans son « Consultation Paper on proposed amendments to the ICT Act for regulating the use and addressing the abuse and misuse of Social Media in Mauritius » ? Tout simplement de partitionner le trafic entrant et sortant d’Internet à Maurice.

Ainsi, tout ce qui concerne le trafic sur les médias sociaux seront redirigés vers un serveur proxy. Il sera alors décrypté pour que, dans l’éventualité d’une plainte : (i) la page Web de la plateforme digitale puisse être bloquée sans que le site lui-même ne soit affecté ; (ii) le faux profil puisse être bloqué et l’auteur débusqué sans avoir à contacter l’administrateur ; (iii) des commentaires offensants, disons dans le cas du site d’un média établi, il soit possible de remonter jusqu’à l’adresse IP originelle et ainsi savoir qui a posté le commentaire...Cela, sans bloqué le site…

Mais il est aussi précisé qu’une fois décrypté, les données (le trafic) seront dirigées vers une application qui va l’analyser en utilisant des mots-clés...Par la suite, le trafic décrypté sera encrypté de nouveau par le serveur proxy et envoyé aux serveurs des médias sociaux et plateformes digitales choisis. 

Mais mieux, ce sera, souligne le document, effectué par le biais d’une opération unique. Car tout utilisateur à Maurice qui va essayer d’accéder à ces médias sociaux et plateformes digitales devra passer par le serveur proxy. Un genre de traceur va s’installer automatiquement sur son smartphone ou ordinateur ou tout autre outil électronique utilisé. 

 Big Brother à la puissance de l’infini

Il sera demandé à chaque Mauricien d’installer une application espionne sur son téléphone qui sera géré par on ne sait qui, mais à la botte de qui on sait ! Évidemment, pour faire passer la pilule, l’ICTA dans son document souligne que c’est un National Digital Ethics Committee qui sera chargé d’enquêter sur toute plainte et qui sera responsable de toute l’opération. Ce sera un organisme indépendant, assure l’ICTA. Mais y a-t-il des instances indépendantes dans ce pays ? 

Chaque Mauricien aura un indicateur dans son ordinateur ou son smartphone ! 

Une fois enregistrée sur ce serveur proxy, toute personne critique pourrait être identifiée et traquée par les hommes du pouvoir. Une fois que vous émettez un message critique contre le gouvernement, qui dit que vous n’allez pas entrer dans une liste des cibles du gouvernement ? Même si des actions ne seront pas prises contre vous. 

Cependant, l’ICTA semble être consciente que le remède pourrait être difficile à faire avaler. Il précise dans le document que toutes ces propositions devront passer le test de la constitutionnalité ! C’est-à-dire qu’il faut vérifier si elles cadrent avec les dispositions de la Constitution du pays. Voilà un nouveau pas vers la dictature que le gouvernement franchit allègrement !

A lire également : Paul Lismore : Je m'appelle Dick...

Mardi 11 Mai 2021

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