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Edito de Moris

Les petits flics de la bien-pensante


Rédigé par E. Moris le Lundi 22 Octobre 2018

"Toutes les opinions, fussent-elles monstrueuses, doivent pouvoir se faire entendre." -Denis Gombert



Les sujets dit "sensibles" sont  légèrement évoqués dans la presse traditionnelle, toujours dans un souci d'infantiliser bien trop souvent les citoyens. Depuis des décennies, certains médias préfèrent fermer les yeux très fort en regardant ailleurs dès qu'il s'agit des dérives religieuses dans notre société.

Le choix éditorial de Zinfos Moris bouscule les codes et dépoussière le politiquement correcte et la censure des biens-pensants. Les dossiers consacrés aux radicaux islamiques ou les coulisses des pentecôtistes qui réclament à leur tour un statut de religion ou encore la publication des photos d'un kalimaye saccagé font réagir. Tout comme nous n'avons pas eu recours a des subterfuges dangereux de groupuscules socio culturelles pour publier la photo de l'épouse du Premier ministre et le CEO de Mauritius Telecom, qui avaient par ailleurs fait le tour du web.

Est-il normal que les médias qui ont acquis la liberté d'expression, deviennent à leur tour des censeurs de la démocratie ?

Les détracteurs du politiquement correct servent de ce vocable pour revendiquer une bonne conscience. Au nom de  bons sentiments, ils ont inscrit leur propre loi et ne tolèrent pas que certaines informations soient dévoilées. Au point qu'il devient légitime de s'interroger : est-il encore permis, à Maurice de penser et de débattre librement ? Faut-il "criminaliser, stigmatiser, interdire" certaines opinions ? Tout doit pouvoir être discuté. Les Mauriciens sont adultes. Il faut en finir avec cette caporalisation de la pensée.

«Désolé, bergère, j'aime pas les moutons!» chantait Jacques Brel, qui, toute sa vie, a fui le troupeau.   Antoine de Saint-Exupéry avait lui ce cauchemar: «Il ne reste rien que la voix du robot de la propagande. Deux milliards d'hommes n'entendent plus que le robot, ne comprennent plus que le robot, se font robots.» 

Pourquoi s'adresse t'-on au public comme à des enfants en bas-âge avec un ton particulièrement infantilisant et débilitant ? Légitimer des hurluberlus qui brandissent leur foi pour soutenir une femme de leur communauté sur un plateau de "news" est plus acceptable que de parler d'un cas, qui est loin d'être isolé, concernant le saccage d'un kalimaye ? 

Est-ce le rôle des médias de court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus en maintenant le public dans l’ignorance et la bêtise et en l'encourageant à se complaire dans la médiocrité ?

Toujours faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, au lieu de se révolter et de s'indigner. Contrôler un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes ou la stratégie de la résignation ne sont que des techniques bien rodée d'une mauvaise presse. 

Le choix de libérer la parole est loin d'être aisé. Il faut résister aux assauts de quelques gourous aux ambitions politiques. Des messagers de propagande qui continuent ouvertement de faire perdurer une situation insupportable. 

Dimanche soir, la toile s'est enflammée à la suite d'un entretien mis en ligne de notre fraîchement élue miss Mauritius par un grand quotidien. Les réactions ne se sont pas faites attendre. D'un côté des internautes qui ont vu là une manière de se lâcher dans un lynchage dont ils ont le secret, d'un autre les censeurs qui réclamaient un peu plus de dignité face au drame d'un enfant de 11 ans qui n'a pas survécu à une agression mortelle survenue dans la nuit de samedi à dimanche.

Dans les deux cas de figure, chacun était dans son droit de partager une libre expression. Il n'y avait pas lieu de sermonner comme à des enfants récalcitrants ce qui devait être à l'échelle de l'indignation, la priorité. Cette aptitude à infantiliser les lecteurs devient lassant. 

Un exemple simple. Sur notre site nous étions le seul média à faire le choix de publier les photos de l'intérieur d'un kalimaye saccagé, avec la prudence nécessaire face à cette actualité. A vingt minutes d'intervalle, nous avons mis en Une, un bel hommage à Valérie Sénèque. Si les deux publications ont été très lues. Quelle est la publication qui a été le plus partagée? Valérie ! 
 

Lundi 22 Octobre 2018


1.Posté par Flo Juste/FREEDOM le 24/10/2018 10:35
Vous avez raison de le souligner. Les médias locaux sont éffectivement des censeurs de la démocratie. Ils accordent plus d'importance au politiquement correcte qu'au devoir d'informer qui est leur métier. FREEDOM en sait beaucoup pour avoir été souvent censuré et ignoré.

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