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Société

Les grandes questions des Législatives 2019


Rédigé par E. Moris le Mercredi 6 Novembre 2019

À situation inédite, éventail de possibilités ! Mais chaque scrutin a ses particularités. La principale, concernant celui de 2019, est la lutte à trois.



C’est ce qui tend à rendre les choses assez floues. Mais certaines questions vont déterminer l’issue du scrutin de demain. On les passe en revue…

La lutte à trois était-elle évitable ? Non, pour plusieurs raisons !

Primo, les trois prétendants au poste suprême ont tous été Premier ministre, quelle que soit le moyen employé. On ne peut demander à un Premier ministre de jouer les figurants dans un gouvernement, à moins que ce ne soit au profit de son propre fils !

Deuxio, le scrutin de 2014 a été riche d’enseignements. Donc, la formule pour caser deux anciens Premier ministres dans une alliance n’a pas encore été trouvée. 

La lutte à trois de 2019 a-t-elle des similarités avec celle de 1976 ? Si les observateurs aiment évoquer le scrutin de 1976, il faut préciser que la lutte à trois a été la tendance jusqu’à 1982. C’est uniquement en 1967 qu’il y a eu un affrontement entre deux blocs, le parti de l’Indépendance et le PMSD. Mais à partir de 1983, les alliances sont devenues tendance. Mais là où la situation est inédite, c’est que le MMM et le PTr de ces années-là ne sont plus les mêmes. 

Pravind Jugnauth a-t-il gagné ses galons comme Premier ministre ?

Les résultats nous le montreront. En tout cas, son bilan est mitigé. S’il y a des avancées notables comme le salaire minimum et la révision de la législation du travail, pour ne citer que deux, il faut reconnaître que le gouvernement Lepep – qu’il soit ou pas à la tête –  a été plombé par nombre de scandales.

Puis, il y a cette forte perception que le clan Jugnauth-Ramdenee profite lorsque le MSM est au pouvoir. C’est ce qui fait davantage de mal à l’image de Pravind Jugnauth et qui pourrait lui coûter le pouvoir. Mais force est de constater que l’âge joue pour lui. 

Le MMM a-t-il récupéré son électorat ?

La réponse déterminera la performance des mauves. En 2014, une partie de l’électorat mauve s’était soit abstenu ou avait sanctionné les candidats du MMM. C’est ce qui fait que dans les circonscriptions considérées comme des forteresses mauves ont permis l’élections de deux candidats de l’Alliance Lepep et que même Paul Bérenger a failli mordre la poussière au no 19.

Certes, certains partisans du MMM sont de retour. C’est ce qui explique la foule présente à Port-Louis dimanche dernier. Mais l’électeur mauve est-il rentré au bercail ? Ce qu’il faut néanmoins tenir en  ligne de compte, c’est que dans une lutte à trois, le retour d’une partie seulement de l’électorat mauve pourrait suffire. 

Navin Ramgoolam est-il pardonné ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que contrairement à 2015, par exemple, il est de nouveau le leader incontesté et incontestable du PTr. Il a pu faire face aux assauts de ses adversaires mais aussi de certains au sein de son propre parti qui voulaient lui ravir le leadership.

Autre avantage de Navin Ramgoolam : les partisans rouges sont à fond derrière lui et le parti. Mais le plus important pour lui, c’est de rallier les indécis. Cette bataille n’est pas gagnée ! Mais c’est celle qui importe pour le leader du PTr car sans cette éventualité, pas de pouvoir ! 

L’abstention sera-t-elle forte ?

C’est une très forte possibilité. Lorsqu’il y a désillusion, c’est souvent la conséquence. Aujourd’hui, on ne sent aucune vague en faveur d’une des trois principales forces en présence. Ce qui fait que l’électorat est divisé et les indécis ne semble pas avoir fait le choix de jeter leurs poids derrière une des formations.

Mercredi 6 Novembre 2019

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