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Edito de Moris

Le délire Kafkaïen du PM !


Rédigé par E. Moris le Lundi 1 Octobre 2018



Après l’annonce du Premier ministre Pravind Jugnauth de l’institution d’une commission d’enquête sur Ameenah Gurib-Fakim, qui se déroule sous forme de feuilletons à n'en plus finir, où la principale intéressée fait l'objet d'exécution posthume sur la place politique et publique. 

Le génie avait instauré une commission d’enquête sur les circonstances de l’annonce d’une commission d’enquête par Ameenah Gurib-Fakim ! Des enquêtes sur des enquêtes et des commissions sur des commissions d'enquête. Il n'y a pas à dire, le chef du gouvernement va finir par nous rendre chèvre ! 

Et comme le ridicule est aussi une affaire de confiance, Pravind Jugnauth affirme que la question d’une commission d’enquête sur les intérêts d’Alvaro Sobrinho à Maurice ne se pose pas tant qu’il n’est pas en présence de preuves tangibles nécessitant une telle initiative. "Donnez-moi une raison pour laquelle je devrais !"  Et ceci malgré toutes les mises en examen pour corruption, blanchiment d'argent et les démêlés judiciaires du bellâtre Alvaro. 

Il y a trois ans, le 4 novembre 2015, une autre commission d'enquête cette fois-ci sur la drogue avait démarré. Elle a auditionné une centaine de personnes, dont des députés, des membres de la force policière, des avocats, des prisonniers et différents acteurs tant du secteur privé que public. C'est dire si le rapport était attendu !

A la lecture du rapport, force est de constater que malgré le cynisme d'une certaine presse qui affirme "qu'au sein du gouvernement", on "n'a rien appris de nouveau aux autorités et les recommandations sont difficiles voir impossibles à appliquer." 

Il devient évident que la campagne pour "salir"  l'ancien juge Paul Lam Shang Leen, qui a fait parvenir au bureau du Premier ministre sa facture, est de la pure manipulation par les hommes politiques et relayée avec une certaine complaisance et complicité par cette même presse.

Alors que tout le monde s'accorde à dire que la commission d'enquête a éclaboussé les membres du gouvernement et de la majorité. La preuve les démissions et pas des moindres des membres du gouvernement dont la ministre Roubina Jadoo-Jaunbocus, fidèle lieutenant du clan familial des Jugnauth et le Deputy Speaker Sanjeev Teeluckdharry, député dans une circonscription clé de l'ennemi juré du l'Empire Soleil !

Sans parler des dommages collatéraux que la commission d'enquête a ciblé en étalant les liaisons dangeureuses de certains avocats avec les barons de la drogue, notamment de celui de Raouf Gulbul, avocat et garde rapprochée de Pravind Jugnauth dans l'affaire Medpoint.

Lorsque le Premier ministre institue une commission d'enquête, à moins d'être naïf et mauvais gestionnaire, il a déjà une idée du montant de la commission. Jeter en pâture les honoraires de l'ex juge face à une opinion publique déjà très remontée par le gaspillage de ce gouvernement, c'est une tentative de manipulation assez abjecte.

260 pages facturées à 31 millions semble ne pas être suffisant, la preuve ! Comment noyer un poisson qui est déjà sous forme de sushi !

Cette fois-ci un autre comité interministériel a été institué par le même Premier ministre : le Task Force. Un machin chargé d'étudier les recommandations du rapport de la commission d'enquête sur la drogue afin d'enquêter sur les personnes mentionnées dans le rapport, surtout celles dont la commission recommande qu'elles soient l'objet d'une enquête. 

Cette Task Force « dhobi de classe », comme le souligne le leader de l'opposition Xavier Duval, est présidée par le directeur de la Commission anticorruption, Navin Beekharry, et comprendra le directeur général de la Mauritius Revenue Authority, le directeur de la Financial Intelligence Unit, le Deputy Solicitor-General et le directeur de l'Integrity Reporting Services Agency. 

Pravind Jugnauth a ajouté que la Task Force pourra faire appel à l'expertise de tous les professionnels qu'elle estime nécessaire pour mener à bien sa mission.

A qui profite ses commissions au final, puisqu'ils sont tous en train de "réfléchir" et qu'aucune action concrète, du moins intelligible n'a été prise. Ce ne ne sont pas les petites saisies de culture de cannabis ici et là, qui repousseront ailleurs qui font que le gouvernement va de devant pour "kass lerein bann mafia de la drogue" ! 

Ce qui fait dire dans certains milieux, mieux comprendre la réticence de Paul Lam Shang Leen de présider à nouveau une autre commission d'enquête pour faire la "lumière" cette fois-ci concernant la "disparition" alléguée de 16 kilos de drogue saisie le 4 mars 2017.

Lundi 1 Octobre 2018

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