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Société

L'ombre de Monsieur «Moustache» dans les affaires de l'Etat inquiète


Rédigé par E. Moris le Jeudi 2 Mars 2023



Alors que le pays menace de couler avec les graves déclarations du Premier ministre, où de son propre aveu "la mafia contrôlerait certaines institutions", que le ministre des TIC, Deepak Balgobin est plus préoccupé à sauver ses fesses après les révélations d'un pot-de-vin, voila que dans un ultime geste désespéré, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, n'a rien trouvé de mieux que de signer un énième accord avec l’ambassadeur du japon pour une nouvelle aide financière de 300 millions de Yens.

Dans cette "cacade" comme dirait le Mauricien lambda, il n'est pas si loin le scandale de sniffing, où Pravind Jugnauth après plusieurs versions contradictoires, a souhaité clore le dossier de projet de cyber espionnage en évoquant cette fois-ci un problème de sécurité nationale, plus précisément sur notre réseau de communication. Raison pour laquelle il a sollicité l’aide des experts indiens pour mener un «survey indépendant» à la Landing Station de Baie-du-Jacotet. Cette équipe technique indienne aurait été recommandée par le gouvernement indien à travers le National Security Advisor (Kumaresan Ilango).

«J’ai de tout temps respecté nos institutions et notre démocratie qui nous permet de vivre dans la tranquillité, la sécurité et la stabilité. Raison pour laquelle j'ai fourni des informations à la police. Je rassure tout le monde que toutes ces accusations sont totalement fausses».

Dans sa campagne pour se dédouaner de «Haute trahison», le Premier ministre a demandé aux Mauriciens de « ne pas entrer dans le piège des personnes qui sont assoiffées du pouvoir et qui veulent créer du désordre pour déstabiliser notre pays ». Sauf que la chronologie des évènements est en train de montrer que le Premier ministre n'a pas cessé depuis quelques mois de déstabiliser le pays avec des propos attisant la haine raciale. Lors du congrès/meeting des célébrations des 40 ans du MSM, Pravind Jugnauth a harangué la foule en ciblant des journalistes surnommés "saheb" qui auraient des liens avec des "trafiquants de drogue". 

Cette façon de faire n'est pas sans rappeler ce qui se passe en Inde avec le gouvernement de Modi, où les minorités, sont victimes de l'oppression du BJP. Un parti nationaliste hindou et raciste.

Rappelons que le ressortissant indien, Kumaresan Ilango, affecté à Maurice en tant que National Security Adviser, attaché au Prime Minister’s Office, Pravind Jugnauth a été nommé « à la suite d’une requête au gouvernement Indien ». À la question de savoir si Pravind Jugnauth était au courant de la controverse entourant, Kumaresan Ilango, en 2015 au Sri Lanka, Pravind Jugnauth a dans un premier temps dit ne pas savoir, puis a parlé de "rumeurs" et d'India bashing....

Lorsque Reza Uteem, le député du MMM, a voulu savoir lors d'une question parlementaire si c'est le National Security Adviser, Kumaresan Ilango qui a conseillé le Premier ministre à ordonner l’ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom d’autoriser l’accès à des techniciens indiens à la ‘landing station’ de Baie-du-Jacotet.  Pravind Jugnauth de répondre : « une enquête policière est en cours ».  

On a appris que Ilango a pour mission de réformer le National Security Service. Pourquoi une telle réforme ? Est-ce que, comme en Inde, la priorité pour le gouvernement est d’infiltrer tous les groupes hostiles au gouvernement. Selon un document déposé à l'assemblée nationale, le super conseiller indien empoche chaque mois  Rs 119 500, ajouté à cela un «entertainment allowance» de Rs 11 000 et une «extra duty allowance» de Rs 30 000.

C'est le média indien « The Print », qui donnera plus de précision sur le sujet. Praveen Swami, révèle dans un article, « Comment la crainte de l'espionnage numérique chinois a amené la RAW à s'impliquer à Maurice et a conduit au scandale de l'espionnage ! », l’implication du service de renseignement indien dans l’affaire de sniffing allégué. Selon l'auteur, depuis 2021, des experts techniques du Research and Analysis Wing, le service de renseignement indien, avaient adressé des mises en garde concernant l’utilisation, par l’armée chinoise, d’une infrastructure internet construite par Huawei à Maurice et c'est l’Indien Kumaresan Ilango, l’actuel National Security Advisor, qui est à la base de ces préoccupations.

Selon The Print, les équipements que le RAW voulait installer à Baie-de-Jacotet seraient des digital sniffers, soit des équipements pouvant intercepter le trafic internet et sauvegarder certaines données pour analyses. Mais d’autres révélations sont faites. D’abord, Praveen Swami soutient que des équipements similaires auraient été utilisés à la Landing Station de Kochi où passent aussi les câbles SAFE. Il affirme aussi que la Chine espionne l’Inde afin de savoir ce qui se passe à Agalega. Apparemment, le RAW s’inquiète de l’ampleur qu’a prise Huawei à Maurice, notamment le fait qu’il ait décroché le contrat de Safe City et d’autres.
 

Jeudi 2 Mars 2023

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