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Société

L'affaire Angus Road ou la confusion totale


Rédigé par E. Moris le Jeudi 19 Novembre 2020



Beaucoup pensent que Pravind Jugnauth a menti ou alors a induit l’Assemblée nationale en erreur. L’at-t-il fait ? Tout dépend si l’on en croit les dernières informations publiées par certains médias. En tout cas, ce qui est clair, c’est qu’il s’est abrité derrière la Commission anticorruption pour ne pas dire toute la vérité ou alors ne serait-ce qu’une partie de la vérité ! Mais de mensonge, il n’y en a pas eu. Parce que l’affaire Angus Road prête à confusion. 

Donc, il faut savoir qu’il y a deux enquêtes de l’Icac. C’est de là que naît la confusion.

Une enquête concerne les paiements en cash pour l’acquisition d’un terrain de 3 597 m2 au coût de Rs 7 millions. L’autre enquête concerne une transaction de Rs 20 millions, entre Alan Govinden et Patrick Rountree en Angleterre. C’est le terrain qui aurait été transféré aux noms de deux filles mineures de Pravind Jugnauth.

Tout laisse croire que c’est par le biais d’une lettre de dénonciation, anonyme, que l’Icac a initié une enquête en 2011 sur l’histoire des paiements en cash d’un montant supérieur à la limite autorisée. Selon Pravind Jugnauth au Parlement mardi, elle a ensuite été stoppée, avant d’être rouverte suite à la déposition d’Anil Nemchand, un haut cadre de Bel Air Sugar Estate. 

L’enquête a été fermée en 2014. Elle n’a été une nouvelle fois rouverte qu’après la déposition consignée par Bruneau Laurette suite à la publication des fameux reçus, c’est-à-dire le 11 novembre. 

La Private Notice Question sur cette affaire a été posée mardi dernier, soit le 17 novembre. 

La Private Notice Question du 3 novembre concernait le paiement de Rs 20 millions pour l’acquisition d’un terrain à Angus Road. La transaction s’est faite en Angleterre. C’est concernant cette affaire qu’une demande d’entraide judiciaire a été faite aux autorités britanniques en 2014. Et à ce sujet que l’Attorney General, en janvier 2015, juste après l’arrivée de l’Alliance Lepep au pouvoir, a indiqué que l’Icac voulait stopper toute collaboration. 

Sur ce sujet, et c’est là que c’est intéressant, la Prevention of Corruption Act soutient qu’une demande d’entraide judiciaire ne peut être faite que si l’enquête est à un stade avancé. Mais dans ce cas, seul le directeur des poursuites publiques peut classer une enquête. Dans le cas des Rs 20 millions, l’enquête n’a pas été classée par le DPP, mais elle est au point mort. Néanmoins, c’est sur cette base que Pravind Jugnauth a soutenu qu’il y a une enquête en cours et qu’il ne pouvait répondre à la PNQ. 

Il n’a pas menti. Il n’a pas non plus dit la vérité. Mais il arrive à s’abriter. Plus fort que ça, tu meurs !

Jeudi 19 Novembre 2020

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