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Politique

« Ki allegation ? » demande Pravind Jugnauth


Rédigé par E. Moris le Jeudi 11 Mai 2023



Le cocu est bien le dernier à savoir. Le Premier ministre a mis une sacrée pression sur les journalistes dépêchés pour couvrir sa sortie à Port-Louis.

Le Premier ministre a inauguré la mise en opération du fly-over du rond-point du Quai D ce matin. Cela, après avoir visité le rond-point de Terre-Rouge où les travaux, en vue d’ériger un fly-over, vont débuter bientôt. Il a été interrogé par les journalistes sur l’affaire Gobin. 

Au sujet de la Private Prosecution, il a déclaré qu’il a discuté du sujet avec Maneesh Gobin. Mais dès que la question a porté sur l’affaire du renouvellement du bail, le Premier ministre a mis une sacrée pression sur les journalistes qui, malheureusement, n’ont su réagir. « Vous parlez d’allégations… quelle est l’allégation ? Qui a fait ces allégations contre le ministre de l’Agro-industrie ? Il faut parler concrètement. Ki sa fait ces allégations ? Qui est cette personne ? La presse est en train d’écrire et de colporter tout et n’importe quoi » a lancé le Premier ministre aux journalistes. 

Il a fallu plusieurs minutes pour entendre quelqu’un répondre Keegan Etwaroo. Et aucun journaliste n’a pu dire au Premier ministre que le témoin en question a déclaré avoir remis de l’argent à Rajesh Ramnarain pour remettre à Maneesh Gobin. Quelle bêtise ! Voilà le drame avec la jeune génération des journalistes davantage tiktokeurs et Facebookers que lecteurs d’information. « Ou meme pas kapav dire ki sane la fine faire allégations contre ene ministre… Couma mo pou au courant si ou pas fouti dire moi… » Pravind Jugnauth a enfoncé le clou avec délectation dans le cercueil de la presse. 

« Je suis au courant que l’Icac mène une enquête. C’est ce que j’ai répondu au Parlement. Le ministre aussi », a-t-il affirmé. C’est là enfin qu’un journaliste a dit le nom de Keegan Etwaroo. Et malin comme pas deux, le Premier ministre a demandé : « Qu’a-t-il dit ? » C’est là qu’aucun journaliste n’a trouvé à répondre qu’il a dit qu’il avait remis de l’argent à Rajesh Ramnarain pour le compte de Maneesh Gobin. 
Mais le Premier ministre savait ce qu’il faisait. Car si le journaliste avait répondu cela – ce que quelqu’un aurait dû répondre – il aurait lancé : « Comment savez-vous ce qu’il a dit ? » 

Il aurait continué comme ça pendant un moment pour finalement montrer que les journalistes se basent sur ce que disent les avocats, proches de l’opposition. Mais cela aurait été tout de même mieux que des journalistes impotents, comme nous l’avons constaté actuellement. 

Un/e journaliste a posé une question sur la Private Prosecution. Le Premier ministre a alors fait une diatribe sur le fait qu’un ministre alloue des baux et que cela ne constitue pas un délit pour autant. Et là de faire la leçon aux médias : « Zot nek écrire et colporte banes zafer… Ou poz question alors ki ou pena détails. Si zot éna precisions, détails et l’information pu publier, c’est ene lot zafer. Pena problème publier. Si mo kapav repone mo pou faire li. Mais là… » 

C’était un jour noir pour les journalistes. Et pour une fois, ce n’était pas la faute du Premier ministre, il faut le reconnaître !

Jeudi 11 Mai 2023

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