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Faits Divers

[Ile de la Réunion] Maximin Samarapaty condamné pour travail dissimulé sur des Mauriciens


Rédigé par E. Moris le Jeudi 23 Août 2018

L’agriculteur de Sainte-Anne poursuivi pour avoir fait travailler des mauriciens dans ses vergers et ses champs de canne, sans les déclarer, est désormais fixé sur son sort. La Cour d’appel a rendu sa décision ce jeudi 23 août au matin.



En 2014, les policiers de la police aux frontières reçoivent un renseignement concernant plusieurs Mauriciens venant travailler clandestinement dans une exploitation réunionnaise de fruits et de canne.

Sur place, ils découvrent plusieurs individus, tous de nationalité mauricienne, qui travaillent à la récolte des letchis.

Ils expliquent qu'ils sont payés 50 euros par jour, moins 25 euros de frais d'hébergement et de nourriture, pour une durée de travail, qui dépasse largement les 12 heures. Ils racontent aussi que le seul repas de la journée est constitué d'une baguette pour trois avec une boîte de sardines.

En mars 2016, un nouveau contrôle constate les mêmes faits, mais cette fois, avec des personnes entrain de monter un mur. Parmi eux des Mauriciens, mais aussi des Réunionnais.

En décembre 2016, un dernier contrôle démontre que l'agriculteur continue ses pratiques. Il est alors interpellé et placé en garde à vue. Lors de la perquisition, les enquêteurs constatent que le lieu d'hébergement des travailleurs étrangers est totalement insalubre.

Maximin Samarapaty est mis en examen pour travail dissimulé, aide à l'entrée et au séjour irrégulier d'étrangers en France, emploi d'étrangers non munis d'une autorisation de travail, mais aussi, traite d'être humain commise à l'égard de plusieurs personnes.

Lorsque le président Hugues Courtial l'interroge sur les conditions d'hébergement des ouvriers mauriciens, l'agriculteur répond :
 
"Les lieux étaient propres. Ce sont eux qui ont tout cassé. Les Mauriciens, ils vivent par terre. Ils sont sales et c'est comme ça. Ce n'est quand même pas à moi d'aller nettoyer la salle de bain et les toilettes"
"Et pour la nourriture", interroge le président. "Il y avait de tout. Mais eux ne voulaient que du pain et des sardines. Ils aiment cela. J'ai même été obligé de donner leurs repas à mes chiens. Je ne peux quand même pas donner à un Mauricien le pain, le beurre et l'argent du beurre", conclut-il.

L’agriculteur "esclavagiste" avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et une amende de 45.000 euros par le tribunal correctionnel pour travail dissimulé et relaxé concernant l’inculpation de traite d’êtres humains.

Le parquet avait fait appel de la décision. Une décision qui a été confirmée par la cour d’appel ce jeudi. 
  

 

Jeudi 23 Août 2018

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