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Un autre regard

[Fleur de Lotus] On veut de l’espoir !


Rédigé par Fleur de Lotus le Vendredi 15 Janvier 2021



L’année 2021 a débuté sous le signe de l’espoir. L’attente est immense de voir un retour à la normale des activités dans le monde, de voir disparaître ce fichu virus, aidé par les vaccins développés par les différents laboratoires. Nous, les Mauriciens, cocoonés sur notre petite île, on a tendance à négliger les victimes de ce virus dans le monde, les chiffres ne choquent plus, c’est la nouvelle norme.

Cet espoir s’est vite dispersé.

En ce début du nouvel an, on se réveille avec un blocus de la capitale pour protéger quelqu’un qui sera très probablement trouvé coupable dans un avenir pas très lointain. Franchement, rien de choquant de la part de cette autorité qui bafoue tous les droits que nos anciens ont acquis avec tant de mal. On a bien compris que les snipers étaient là pour distraire l’attention des manifestants, et aussi certainement pour dissuader ceux qui envisagent une participation aux prochains rassemblements. Rien de choquant non plus quand la police parle de protection de la population pour ensuite rapatrier les troupes armées dès que l’accusé s’est renfermé dans sa limousine. Ces trucs et astuces, on les connaît, on en est habitué. Un peu comme le nombre des victimes de la covid-19 qui croît au quotidien.

Ce qui m’a choqué, par contre, c’est l’appel de Rajen Narsinghen, chargé de cours en droit et administration à l’Université de Maurice. 

Il a tenté de saisir la Cour Suprême pour faire annuler la décision grotesque de restreindre les rues de la capitale dès le mercredi 6 janvier suivant le communiqué du commissaire de police. Son appel est resté vain. Aucun avocat et avoué n’a eu les boules pour le soutenir. « Les jeunes avocats sont une bande de capons », clame le vieux monsieur, avec raison. Ce manque de soutien est choquant. Ce manque de soutien est révoltant. Dans le tumulte médiatique actuel, cette info a été vite diluée. Un peu comme l’annonce des deux millions de victimes de la Covid dans le monde, toujours en fin de journal. 

Et pourtant les partis de l’opposition comptent beaucoup de ces jeunes et fougueux avocats, diplômés des universités les plus prestigieuses et s’exprimant avec virulence, des mots durs, sur les médias sociaux. Mais réveillez-vous donc ! 

Le contrat social entre le peuple mauricien et la partie au pouvoir n’est plus respecté. Nos droits fondamentaux sont bafoués. Pour mieux interpréter la situation actuelle, il est nécessaire de comprendre les bases de la pensée politique qui comprennent deux tenants bien distincts.

Le réalisme politique est une pensée bien pragmatique et dont les dévots affirment que la politique se résume à l’acquisition du pouvoir, par tous les moyens, dépourvue d’éthique et de moralité. D’autre part on s’accorde aussi sur le fait que sans la capacité d’acquérir et d’exercer le pouvoir, des valeurs – aussi nobles soient-elles, sont futiles. L’autre pensée, vous l’avez deviné, c’est le moralisme politique construit sur des bases telles que l’égalité, la justice, la fraternité et l’éthique.

L’idéal contemporain serait un mélange des deux pensées extrêmes. L’attitude ambiante montre une dérive vers le réalisme politique extrême, dépourvu de moral. Cette observation est consolidée par le fait que les partis politiques n’ont plus d’identité propre, et souvent ils portent mal leur nom. Il n’y a pas l’ombre du socialisme ou du militantisme dans la gestion du pays par le Mouvement Socialiste Militant.

Nous sommes à un carrefour extrêmement important pour le futur de notre patrie. C’est le moment de choisir le bon chemin. Même si ce chemin sera difficile et laborieux, vous en serez fiers un jour. Le changement sera le sentier que va emboîter les jeunes politiciens, s’ils auront le courage. Un retour des valeurs nobles, un combat pour le bien du peuple, pour une île Maurice plus juste, plus saine.

Et oui, notre cocon est envahi par la moisissure de la corruption mafieuse à tous les niveaux des institutions. Mais toujours Covid-safe hein !

Allez Hop, bougeons-nous, soyons tous acteurs de notre avenir et éteignons ce grand incendie qui croît de jour en jour. Le refrain de Billy Joel résonne encore et toujours dans ma tête, il suffit de remplacer les scandales, les dictateurs, les corrompus et les assassins !

We didn’t start the Fire, It was always burning, Since the world’s been turning.
We didn’t start the Fire, No we didn’t light it, but we tried to fight it!


 

Vendredi 15 Janvier 2021

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