![[Fleur de Lotus] De la nécrophagie politique](https://www.zinfos-moris.com/photo/art/grande/67751710-47831072.jpg?v=1664767911 "[Fleur de Lotus] De la nécrophagie politique")
![[Fleur de Lotus] De la nécrophagie politique](https://www.zinfos-moris.com/photo/art/default/67751710-47831072.jpg?v=1664767915 "[Fleur de Lotus] De la nécrophagie politique")
Voilà deux mots qui en apparence n’ont aucun lien: nécrophagie et politique. Le fait de se nourrir de cadavres et ce qui est relatif à l’organisation du pouvoir dans l’Etat, à son exercice. Aucun lien? Pourtant, en regardant de plus près la scène politique mauricienne, on en vient à sentir la puanteur émanant des idées en décomposition avancée. Pire, des vautours s’y agglutinent pour un festin macabre. Mais que bouffent ces nécrophages?
Les tensions inter-ethniques.
Il est vrai que l’île Maurice est constituée de plusieurs ethnies, appelées “communautés”. Mais qu’est-ce que c’est réducteur ! Beaucoup de personnes répètent sans relâche que ces communautés sont inscrites dans la Constitution mauricienne. Il est utile de rappeler ici que l’unique endroit où l’on parle de communautés dans la Constitution, c’est dans le First Schedule (section 31 (2)) et cette mention est faite concernant les élections. Je cite: “Every candidate for election of members of the Assembly shall declare in such manner as may be prescribed which community shall be stated in a published notice of his nomination.” Et plus loin il est mentionné que : “ For the purposes of this Schedule, the population of Mauritius shall be regarded as including a Hindu community, a Muslim community and a Sino-Mauritian community; and every person who does not appear, from his way of life, to belong to one or other of those 3 communities shall be regarded as belonging to the General Population, which shall itself be regarded as a fourth community.”
Ainsi, à partir de là, il y a un calcul. Par exemple, combien de sièges pour telle ou telle communauté, que toutes les communautés doivent être ‘représentées’ sur le front bench du gouvernement. Et ce pourcentage vient bien sûr d’un recensement. Et vous savez quoi ? Ce calcul se base sur un recensement datant du début des années soixante-dix !!! Entérées au 20e siècle, ces idées trouvent toujours preneurs aujourd’hui et surtout, à coups de propagande religieuse, elles se sont trouvées renforcées par les gouvernants du jour qui sont des diplômés Maîtrise-ès-attiser-la-haine. Néanmoins, en parcourant les villages, ce fameux “Hindu Belt” (ces mots me font vomir), on ressent la crainte des gens par rapport à la chèreté de la vie, l’angoisse autour de la réussite des enfants, etc. En somme, ce sont les préoccupations de la grande majorité des Mauriciens, habitant dans les villes et les villages. Un autre exemple criant, TikTok ! Avez-vous vu ces familles (autre que la Population Générale) se déhancher devant leur smartphone, sur les airs d’un séga “cholo”? C’est ça l’île Maurice ! Mais la politique mauricienne est pourrie jusqu’à l’os et c’est triste de constater qu’aujourd’hui, il ne suffit que d’un brin de déviance pour attiser la haine ‘communale’. Alors, les politiciens de mauvaise foi (il faut avouer qu’ils ne sont pas tous les mêmes) font un festin de cette idée morte que les Mauriciens sont ‘communalistes’ dans l’âme.
Ainsi, à partir de ce qui rend notre île si unique, c’est à dire sa diversité culturelle, nous pouvons basculer dans une déraison dans bornes. Et c’est bien la faute de tout ce système politique désuet, ancré dans le 20e siècle. Quel est le résultat? Nous avons un peuple qui n’a plus confiance en son gouvernement, ses institutions, et par ricochet à ses concitoyens. Ce manque de confiance est à la base même de la fuite des cerveaux et de la difficulté de beaucoup de secteurs à recruter de la main d’oeuvre locale. Je m’explique...
Une société est vivante, organique. Nous ne vivons pas en vases clos, non communiquant. Je pense qu’une illustration est essentielle ici. Imaginez la terre et les nappes phréatiques. La terre symbolise nos institutions. La pluie tombe, pénètre la terre, anime des réseaux intérieurs où l’eau passe et remplit les nappes (le peuple). L’eau peut aussi traverser et arriver jusqu’à la mer. Dans notre cas, le gouvernement est la pluie, mais c’est une pluie toxique. La pluie abîme la terre (nos institutions), l’eau toxique abîme tout sur son passage.
Cette image est violente, je le concède mais nous ne pouvons plus nous voiler la face car la source de tous nos maux c’est bien la faillite de la gouvernance. Et entretemps, dans ce vacuum d’idées progressistes, nous courrons tous le danger de voir naître un système totalitaire.
Les tensions inter-ethniques.
Il est vrai que l’île Maurice est constituée de plusieurs ethnies, appelées “communautés”. Mais qu’est-ce que c’est réducteur ! Beaucoup de personnes répètent sans relâche que ces communautés sont inscrites dans la Constitution mauricienne. Il est utile de rappeler ici que l’unique endroit où l’on parle de communautés dans la Constitution, c’est dans le First Schedule (section 31 (2)) et cette mention est faite concernant les élections. Je cite: “Every candidate for election of members of the Assembly shall declare in such manner as may be prescribed which community shall be stated in a published notice of his nomination.” Et plus loin il est mentionné que : “ For the purposes of this Schedule, the population of Mauritius shall be regarded as including a Hindu community, a Muslim community and a Sino-Mauritian community; and every person who does not appear, from his way of life, to belong to one or other of those 3 communities shall be regarded as belonging to the General Population, which shall itself be regarded as a fourth community.”
Ainsi, à partir de là, il y a un calcul. Par exemple, combien de sièges pour telle ou telle communauté, que toutes les communautés doivent être ‘représentées’ sur le front bench du gouvernement. Et ce pourcentage vient bien sûr d’un recensement. Et vous savez quoi ? Ce calcul se base sur un recensement datant du début des années soixante-dix !!! Entérées au 20e siècle, ces idées trouvent toujours preneurs aujourd’hui et surtout, à coups de propagande religieuse, elles se sont trouvées renforcées par les gouvernants du jour qui sont des diplômés Maîtrise-ès-attiser-la-haine. Néanmoins, en parcourant les villages, ce fameux “Hindu Belt” (ces mots me font vomir), on ressent la crainte des gens par rapport à la chèreté de la vie, l’angoisse autour de la réussite des enfants, etc. En somme, ce sont les préoccupations de la grande majorité des Mauriciens, habitant dans les villes et les villages. Un autre exemple criant, TikTok ! Avez-vous vu ces familles (autre que la Population Générale) se déhancher devant leur smartphone, sur les airs d’un séga “cholo”? C’est ça l’île Maurice ! Mais la politique mauricienne est pourrie jusqu’à l’os et c’est triste de constater qu’aujourd’hui, il ne suffit que d’un brin de déviance pour attiser la haine ‘communale’. Alors, les politiciens de mauvaise foi (il faut avouer qu’ils ne sont pas tous les mêmes) font un festin de cette idée morte que les Mauriciens sont ‘communalistes’ dans l’âme.
Ainsi, à partir de ce qui rend notre île si unique, c’est à dire sa diversité culturelle, nous pouvons basculer dans une déraison dans bornes. Et c’est bien la faute de tout ce système politique désuet, ancré dans le 20e siècle. Quel est le résultat? Nous avons un peuple qui n’a plus confiance en son gouvernement, ses institutions, et par ricochet à ses concitoyens. Ce manque de confiance est à la base même de la fuite des cerveaux et de la difficulté de beaucoup de secteurs à recruter de la main d’oeuvre locale. Je m’explique...
Une société est vivante, organique. Nous ne vivons pas en vases clos, non communiquant. Je pense qu’une illustration est essentielle ici. Imaginez la terre et les nappes phréatiques. La terre symbolise nos institutions. La pluie tombe, pénètre la terre, anime des réseaux intérieurs où l’eau passe et remplit les nappes (le peuple). L’eau peut aussi traverser et arriver jusqu’à la mer. Dans notre cas, le gouvernement est la pluie, mais c’est une pluie toxique. La pluie abîme la terre (nos institutions), l’eau toxique abîme tout sur son passage.
Cette image est violente, je le concède mais nous ne pouvons plus nous voiler la face car la source de tous nos maux c’est bien la faillite de la gouvernance. Et entretemps, dans ce vacuum d’idées progressistes, nous courrons tous le danger de voir naître un système totalitaire.
