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Société

Extension du Metro express à travers l'île : Le gouvernement a-t-il le droit moral d'endetter le pays ?


Rédigé par E. Moris le Mardi 24 Janvier 2023



La question est posée : Ne faut-il pas un référendum du peuple pour légitimer une décision politique par consultation des personnes concernées concernant l'extension du projet Métro express ? On ne peut laisser la place aux quelques cheerleaders déguisés en orange et pancartes à la gloire du Premier ministre comme baromètre concernant ce projet. 

Ils étaient tous contre le projet du Metro express ! Sir Anerood Jugnauth avait affirmé que ce projet endetterait les Mauriciens. Pravind Jugnauth avait écrit au Premier ministre indien, Narendra Modi, avant les législatives de 2014, pour faire caboter le projet. Et pourtant...Honteusement le Premier ministre, Pravind Jugnauth, réécrit l'histoire en Cour suprême.

Si il y a bien une chose que les pétitions électorales ont mises en avant c'est la mémoire qui flanche du Premier ministre. Interrogé sur le projet Metro Express dans le cadre de la pétition électorale, l'avocat de Suren Dayal, Me Robin Ramburn, Senior Counsel a obtenu une réponse du Premier ministre qui a laissé plus d'un pantois, tant suintait la mauvaise foi. 

Pravind Jugnauth a déclaré qu’il « n’a jamais été contre le projet métro ». Il explique qu’il avait en octobre 2014, écrit au Premier ministre indien Narendra Modi pour attirer son attention sur le fait  que le contrat « allait être attribué durant la campagne électorale de 2014 » et que c’était inapproprié. Le PM a expliqué que c’était mieux que le contrat soit attribué après l’installation du nouveau gouvernement, vu qu’il s’agissait d’un projet majeur. 

Ce projet de tramway ou de métro léger est un sujet qui date, puisque l’ancien gouvernement dirigé par Navin Ramgoolam voulait introduire un tel système de transport en commun qui était une suite logique des projets routiers comme la Ring Road et la route Terre-Rouge-Verdun afin de dégorger la circulation, notamment dans la région portlouisienne.

Mais un tel projet n’était pas vu d’un bon oeil par la famille Jugnauth.

Lors d’une de ses premières interviews aux médias après sa démission comme président de la République pour conclure l’alliance Lepep, feu sir Anerood Jugnauth devait signifier catégoriquement son opposition au projet de métro à l’île Maurice, arguant que ce n’était pas une nécessité et que cela allait endetter davantage le pays. 

À un mois des législatives de décembre 2014, la regrettée Sushma Swaraj, alors ministre indienne des Affaires étrangères, était en visite officiellement dans l’île et devait confirmer l’octroi d’une enveloppe de Rs 19,5 milliards sous forme d’une ligne de crédit et de prêts préférentiels pour l’introduction du métro léger. Pravind Jugnauth, à ce moment-là leader de l’opposition et empêtré dans l’affaire MedPoint, devait rencontrer Sushma Swaraj pour, entre autres, lui rappeler la lettre qu’il avait adressée quelques jours plus tôt au Premier ministre indien Narendra Modi. 

Depuis, Pravind Jugnauth devenu Premier ministre a fait du Métro Express, son projet phare. Encore quelques petites foulées, les rails feront leur entrée au no 8, dans sa circonscription. Et qu’importe le prix ! Que le Metro défigure les villes, tuent les petits commerces endette le pays sur plusieurs générations, ce n'est pas ce qui freinera l'ambition du gouvernement. Mais comme pour lui donner tort, ce sont des chiffres implacables qui risquent de mettre à mal sa vision. Le secteur automobile mauricien ne connait pas la crise avec une année record en 2022, avec plus de 12 000 ventes de véhicules neufs sur le marché local, selon la Mauritius Vehicles Dealers Association (MVDA) malgré des problèmes d’approvisionnement. Les chiffres devraient être tout aussi bons, voire meilleurs en 2023. 

L'extension du Métro Express Ltd à travers l'île semble faire son bout de chemin avec l’élaboration d’un Master Plan en collaboration avec le ministère de Transport Terrestre et du Metro Leger. Pourtant, le Metro n'est à ce jour pas rentable. A l'heure où la facture d'électricité, il faut prendre en compte que la production d’électricité a baissé de 11% de 2019 à 2020, passant de 3 237 à 2 882 gigawatt/heure. Cependant, uniquement 23,9% de l’électricité totale produite provient de sources renouvelables. Le pays reste lourdement dépendant de sources fossiles (76,1%). Les producteurs indépendants sont responsables de 59,2% de la production et le reste est venu du Central Electricity Board. Enfin, les ventes d’électricité ont diminué de 11,1%, même si le prix moyen de vente oscille toujours aux alentours de Rs 6 le kilowatt/heure.

 

Mardi 24 Janvier 2023


1.Posté par Varoon le 08/02/2023 00:30
Un référendum pour quoi faire? Les élections législatives ont lieu tous les cinq ans et les conseillers municipaux et villageois, élus, sont consultés avant toute extension

La démocratie fonctionne. Pourquoi un référendum sur un sujet qui ne change pas l'identité du pays telle qu'une révision constitutionnelle?

D'ailleurs même la constitution peut être révisée à la majorité qualifiée des deux tiers à Maurice

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