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Société

[Dossier] L'encombrant milliardaire Alvaro Sobrinho embarrasse la République de Maurice


Rédigé par E. Moris le Vendredi 24 Août 2018

Alvaro Sobrinho est le président de Planet Earth Institute qui vise à promouvoir l’enseignement supérieur en Afrique, lancé à la State House, au Réduit, avec l'ex présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim (AGF) nommée pour l’occasion vice-présidente.



Pour cette sympathique contribution et participation, monsieur Alvaro a obtenu deux licences en seize mois de la Financial Services Commission, (FSC) alors que la Banque centrale a refusé de lui octroyer une Banking Licence dans le sillage de la fermeture de la Bramer Bank. Est-ce pour contourner la Banque centrale ? Sachant que toutes les banques commerciales du pays – à l’exception de deux banques – ont refusé d’avoir le Dr Sobrinho comme client. 

La nouvelle Investment Banking and Corporate Advisory License est attribuée le 25 novembre 2016 au Dr. Alvaro de Oliveira Madaleno Sobrinho alors qu'il a déjà été poursuivi pour blanchiment d'argent, évasion fiscale, fraude.  

Ce petit phénomène avait été poursuivi en 2015 après la découverte d'un trou de 4.2 milliards d'euros dans la Banco Espirito Santo. Des choses pas très catholiques se déroulait au sein de la Banque du St Esprit. Cette banque jugée très proche du président angolais Dos Santos. Connu pour être un dictateur corrompu.

Le bellâtre Sobrinho a une réputation sulfureuse. Beaucoup d'allégations contre lui, voire des poursuites. Fort soupçon de verser des pots-de-vin contre l'abandon des charges. Jamais épinglé. Il est partout ! Dans la presse et les Médias, le foot portugais, les institutions bancaires et offshore. Il s'affiche avec des Lords britanniques ainsi que des membres de la royauté. Il fait même officine de mécène et philanthrope.  

Sobrinho était un des plus gros bailleurs de fonds privé du Sporting Club du Portugal. Club formateur d'un certain Christiano Ronaldo. Il a injecté € 20 millions dans le Sporting Portugal. Il s'est fait virer du club par la suite.  

Comment une Ameena Gurib-Fakim a pu s'associer avec un personnage au passé aussi sulfureux ? 

Ce n’est pas la première ni la dernière où l’on voit des personnages controversés utiliser la “philanthropie” pour se refaire une image ou se donner bonne conscience. 

Si les dossiers de Sobrinho ont commencé à faire surface, c’est largement dû aux développements intervenus sur les plans politiques et judiciaires au Portugal et en Angola. Il ferait partie d’un réseau de businessmen proches de l’ancien régime au Portugal et du président en partance de l’Angola. 

On se demande pour qui et pourquoi a-t-il acheté, à Maurice, sept voitures de luxe (quatre Range Rover et trois Jaguar) au prix de Rs 40 millions.

Des politiciens ou des hauts fonctionnaires qui l’ont aidé à tisser sa toile ou pour ses proches amis. Qui pourrait lui faire ses permis aussi rapidement. En sachant qu'une intercession présidentielle ne suffit pas forcément à ouvrir toutes les portes.   

Alvaro Sobrinho et le soutien sans faille du Premier ministre et de ses ministres

Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre Pravind Jugnauth avait flingué les voix de l'opposition et avec une tentative sans pareille en menaçant la presse de représailles, a donné des forces à l'homme d'affaires.

Sans compter la tirade du nouveau ministre  Bonne Gouvernance et des Services financiers, Sudhir S
esungkur, qui exigeait que l'affaire ne soit pas sur médiatisée afin d'éviter de "nuire à l'image du pays". 

Avec ce genre de bras cassés toute personne avec une once de morale s'en passerait. Entre mafieux, y'a des codes d'honneur.  

Le même ministre qui fait l’objet de poursuite en Cour suprême, accusé pour détournement de fonds de plus de Rs 8 millions. Et qui a parlé de permis octroyé par les institutions avant le rétropédalage qu'on connait de la Banque de Maurice. 

Selon un document déposé par Xavier Duval, le leader de l'Opposition à l'assemblée, la FSC a enlevé toute restriction imposée sur les quatre compagnies d’Alvaro Sobrinho. Et ce malgré le fait que la FSC soit en présence d’un rapport qualifié de « damning » par la firme consultante américaine Kroll sur le caractère de l’homme d’affaires angolais. 


Le ministre Sudhir Sesungkur fait état d’«allégations» de blanchiment d’argent, et non de faits avérés. Il insiste en affirmant qu’en Angola, Sobrinho est bien vu.  

Ce qui va suivre est une riposte de Duval cinglante : l’Angola est 164ème sur 176 pays pour l’Indice de perception de la corruption de Transparency International pour 2016. Sobrinho a une «réputation d’escroc international».

Les soupçons des autorités portugaises, le gel des avoirs d’une valeur de Rs 6,4 milliards par les autorités suisses, ou encore ses quelque 150 comptes dans les banques de ce pays. 


«Le gouvernement tente de le protéger, comme en Angola».  Sauf que «notre réputation vaut plus que les millions de Sobrinho». 

Lorsque le ministre a nié avoir participé à cette décision. C'était sans compter sur Xavier Duval qui a fait apparaître des documents compromettants.

La démission des quatre membres du Board, dont le Solicitor General Dhiren Dabee, Jacques Li Chung, Roy Ramlackhan et Wardah Dulmar Ebrahim du Board de la FSC n'est pas anodine.

Selon Xavier Duval, ils savent que le Board a pris une mauvaise décision d’avoir redonné à Alvaro Sobrinho ses permis d’opération. Il évoque également la nomination en catimini de Yandranath Googoolye à la FSC. Ce que n’a pas réfuté le ministre Sudhir Sesungkur. Tout comme le fait que les membres siégeant sur le Board de la FSC sont tous des fonctionnaires et qu’il n’y ait pas un seul membre indépendant.  


Lorsque Xavier Duval a voulu savoir si le gouvernement avait encouru d’autres dépenses pour l’homme d’affaires. Sudhir Sesungkur devait répliquer que cela n'était pas le cas. Mal lui en a prit. Le leader de l'opposition a affirmé que l’ambassade de Maurice à Paris est en présence d'une facture de plus de 13 000 euros pour la location de deux berlines pour une mission privée à Rome pour Planet Earth Institute dont l'ex Présidente de la République, notre Ameenah Gurib-Fakim, était de la partie en tant que Présidente de cette organisation.  

Un mensonge par omission à mettre sur le compte du ministre Sesungkur qui expliquait que l’Etat n’a déboursé aucune somme pour les affaires du bellâtre milliardaire Alvaro. Sauf pour l’accès au VIP Lounge de l’homme d’affaires. Pour le commun des mortels, un petit mensonge ça passe mais pour un ministre censé représenter la Bonne Gouvernance, c'est très gênant. Voir très très gênant.  

Le ministre de la Sudhir Sesungkur a tenté de défendre l’indéfendable. Ce qui a poussé le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval à réclamer sa démission.  
" C'est le pire ministre des services financiers que le pays ait connu. Ce ministre aide à protéger et couvrir ce qui s’est passé. Il est clair que le gouvernement au complet protége Sobrinho. Au vu de son ingérence honteuse dans l’affaire Sobrinho, je réclame la démission du ministre."

Ivan Collendaveloo celui qui avait affirmé : « Il a suffit que je regarde Sobrinho dans les yeux pour savoir que son argent est propre». 

"Je connais M. Alvaro Sobrinho. Je l’ai rencontré hier. Il m’a fourni des explications. Je suis quand même le no 2 du gouvernement et c’est une personne qui vient investir des milliards de roupies dans mon pays et dans le secteur énergétique. Il a tenu à m’expliquer que l’argent qu’il investit dans le secteur énergétique n’est pas de l’argent volé ".

L'homme d’affaires a démontré qu’il « est issu d’une famille riche depuis trois générations »" Li pann koumans so carrier lor bicyclette, lor motocyclette. Ce ne sont que des fabrications ! ".

Alvaro Sobrinho veut investir à Maurice car " sa famille dan Angola na pena bel securité. Il préfère venir à Maurice qui est un pays stable et où il y a la paix et la sécurité ".

Notre petit philanthrope au grand coeur est de nouveau sur l'île ce vendredi 24 août. Interrogé par l'ICAC, ses bureaux ont été perquisitionnés tôt ce matin avant son arrivée à Réduit.

Les cheveux gominés, la tronche des mauvais jours et l'envie d'en découdre face à ses détracteurs. Il connaît.

Sa dernière conférence de presse pour donner ses explications entourant toute la polémique sur ses quatre  licences obtenues de la FSC avait tourné autour de la farce. 

Monsieur avait sélectionné ses invités. Uniquement la MBC, télé nationale et les journalistes des radio privées ont été invités à cette conférence de presse. La presse écrite aurait été volontairement laissée dans "karo canne". 
  
Lors de la conférence le Señor Alvaro a fait le show. Il s'était contenté de réfuter les allégations et ceci sans autoriser les questions aux journalistes. Un communiqué aurait suffit face à un tel monologue.  

"Nous n’avons jamais approché la BoM pour une faire une demande de Banking Licence. Il n'y a jamais eu de berlines à la disposition de politiciens ou proches de politiciens et fonctionnaires. Nous n'avons pas bénéficié d’un traitement de faveur à la Financial Services Commission (FSC)".  

Les accusations à l’effet qu’il était poursuivi ou aurait été poursuivi  pour détournement allégué de plus $ 1 milliard en tant que CEO de Banco Espírito Santo Angola ?

"Je peux hardiment dire qu’il n’y a pas de telle accusation qui pèse sur moi ni au Portugal ni ailleurs. Je n’ai jamais été ni accusé ni recherché par les autorités à travers le monde ". 

Notre bellâtre se met humblement à la disposition des autorités mauriciennes au cas où il serait appelé à fournir des explications. On apprécie la gentillesse et son respect des autorités. 



 

Vendredi 24 Août 2018

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