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Société

Dick Ng Sui Wa veut mettre un bâillon aux rédactions de presse !


Rédigé par E. Moris le Jeudi 11 Février 2021

Quelques mois après que des milliers de citoyens ont défilé pour défendre leur droit face à un régime de plus en plus totalitaire, entretenant l'opacité dans les affaires de la gestion de l'Etat, Dick Ng Sui Wa n'a rien trouvé de mieux que de s'en prendre à la presse, un des derniers remparts de la liberté d'expression à l'île Maurice.



Me Dick Ng Sui Wa, Chairman de l’Information and Communication Technologies (ICTA), est aussi l'avocat de Neeta Nuckched, amie proche du ministre Yogida Sawmynaden dans l'affaire Kistnen.

A l’issue des travaux de  l’enquête judiciaire dans l'affaire Kistnen, selon Roshi Badhain qui s'adressait à la presse, Dick Ng Sui wa a déploré la façon dont la presse couvre les travaux, demandant par ailleurs à ce que les médias ne soient pas autorisés à publier les réponses de Neeta Nuckched lors de ses prochaines auditions. Ce qui a fait dire à Roshi Bhadain qu’il avait l’impression que Me Dick Ng Sui Wa était en train de réclamer un gagging order, c’est-à-dire un ordre contre la presse. La magistrate, de son côté, a invité Me Dick Ng Sui Wa à déposer une motion en ce sens lundi. Affaire à suivre...

Mais qui est le fameux Dick Ng Sui Wa ?

Dick Ng Sui Wa n'est pas un novice en matière de répression sur la liberté d'expression. Sous prétexte de réguler les dérapages sur les réseaux sociaux, le Chairman de l’ICTA tente coûte que coûte et souvent au prix de la liberté d'expression, de protéger le gouvernement des critiques nourries par les internautes.

Homme de loi certes, il était l’un des bad boys du barreau à un certain moment. Il avait une réputation sulfureuse, d’ailleurs, quelques-unes des apparitions de Dick Ng Sui Wa devant les tribunaux avaient trait à ses déboires personnels et non à la mission noble de tout homme de loi de faire avancer le droit !

Proche d’Ashock Jugnauth, Me Dick Ng Sui Wa a été dans le passé président du Trust Fund for Specialised Medical Care lorsque l’oncle de Pravind Jugnauth est ministre de la Santé de l’alliance MSM-MMM (2000 – 2005). Après la défaite de 2005, Dick reste aux côté de son mentor Ashock qui connaît nombre de déboires, que ce soit sur le plan politique (il quitte le MSM) et judiciaire (son élection est contestée pour pot-de-vin électoral). 

Secrétaire de l’Union nationale, le nouveau parti d’Ashock Jugnauth, Dick Ng Sui Wa est à ses côtés à la partielle qui verra l’élection de Pravind Jugnauth. En même temps, l’ancien président du Trust Fund for Specialised Medical Care est poursuivi par l’Icac sous trois charges de corruption. Il lui est reproché d’avoir réclamé et obtenu des rabais sur des billets d’avion pour des voyages en France, en Inde et en Afrique du Sud. Cela, durant la période novembre à mai 2003. Des remises destinées uniquement aux missions officielles. Il sera blanchi après un procès qui aura duré plusieurs années.

Sur le plan politique, Me Dick Ng Sui Wa fait des zigzags étonnants. Il quitte l’Union nationale pour le PTr en 2010 où il jouera un rôle de troisième plan… jusqu’à ne plus exister.

Entretemps, il se fait remarquer en devant l’avocat des familles Hartes-McAreavey à Maurice. Et en 2014, il réapparait en tant que membre du PMSD. Le PMSD est en alliance avec le MSM et le Muvman Liberateur.

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L’Alliance Lepep, donnée comme extrême outsider, remportera les élections et Dick Ng Sui Wa se retrouve au poste de chairman de la Mauritius Film Development Corporation. Il démissionnera en décembre 2016 lorsque le PMSD quitte le gouvernement. Il se targuera de s’être baladé avec sa lettre de démission en poche pendant plusieurs jours.

Dick Ng Sui Wa, en véritable girouette politique, se fait oublier quelque temps avant de se rapprocher du MSM et d’obtenir une nomination comme assesseur de l’Independent Police Complaints Commission en même temps que Phalraj Servansingh, dont la loyauté envers le MSM ne peut être questionnée. 

Les deux démissionneront en même temps peu avant les élections pour donner un coup de main à l’Alliance Morisien. Et par la suite, le 31 janvier 2020, plus précisément, le Conseil des ministres avalise sa nomination à la tête de l’ICTA où il sévit actuellement. 

Dick ou autant l’emporte le vent !

C’était sa façon à lui de plaider pour que l’Information and Communication Technologies Authority ait plus de pouvoirs. Me Dick Ng Sui Wah veut surtout le pouvoir de sanctionner. Sur une radio, il a déploré le fait que l’organisme dont il est le président n’a pas le pouvoir de faire des enquêtes. Selon l’avocat, il y a actuellement une recrudescence de faux profils ainsi que de posts à caractère « raciste » sur les réseaux sociaux. Tel Christophe Colomb, il semble découvrir les Amériques. Ou alors, tel Christophe, il découvre le doux visage d’Aline sur le sable.

Ainsi, Me Dick Ng Sui Wah demandent à ceux qui se sentent blessés à porter plainte à la Cyber Crime Unit. Même ceux qui sont offensés par les trolls pro-MSM ? L’avocat demande, point très important, que la loi soit amendée. Mais qui aura confiance dans une ICTA dirigée par Dick Ng Sui Wah qui va enquêter et sanctionner ? Dick Rivers aurait abattu un meilleur job !
 

Jeudi 11 Février 2021

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