Menu

Politique

Crise au sein de l'Etat : les vacances parlementaires sont une insulte envers les Mauriciens


Rédigé par E. Moris le Mercredi 1 Mars 2023

Dans tous les pays du monde, la rentrée s'est déroulée début janvier. A Maurice, les élus de la République dont le Premier ministre inaugurent un pont, une route, une salle de gym, célèbrent l'anniversaire d'un centenaire...



Les parlementaires ont droit à quelques jours de repos bien mérités auprès de leurs proches et profiter en famille des fêtes de fin d'année. Ce serait faire preuve de démagogie d'affirmer le contraire. Mais il y a quelque chose d'indécent de se retrouver en vacances parlementaires, sur une longue période de trois mois, alors que l'inflation, la hausse des carburants, de l'électricité et des produits de consommation sont à la hausse et frappent durement les Mauriciens.

Le Premier ministre est le champion toute catégorie à éviter les questions fâcheuses même au sein du Parlement. Il n'en demeure pas moins que l'affaire Jean Hubert Célerine, alias Franklin, considéré comme un « parrain » à Rivière Noire, est pourtant connu pour sa proximité avec ministres et députés.

Ses liens supposés avec l’ASP Jagai, méritent quelques éclaircissements en tant que ministre de l'Intérieur. Cette affaire jettent également un trouble sur la force policière dans son ensemble : de Mario Nobin, Khemraj Servansing, et l'actuel CP Anil Kumar Dip, le directeur de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), Choolun Bhojoo, transféré depuis hier, mais aussi l'ancien ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, qui ont joué un rôle dans cette affaire.

A l'assemblée nationale, lors des débats sur le Dangerous Drug (Amendment Bill), le Premier ministre avait brandi une photo de l'arrestation de l'activiste Bruneau Laurette en déclarant : «Certains membres de l'opposition sont proches d'un certain B.L. dont le slogan est "BLD" [...] » et « d'un monsieur Akil B. et récemment de Monsieur Ti papier.» Il avait accusé le Parti Travailliste et le PMSD des barons de la drogue, mais aussi des jeux. Puis dans une énième provocation, il avait maintenu ses propos en soutenant que le « Parti travailliste li trempe ziska lagorz avek bann mafia ladrog ». Selon lui, les dirigeants du PTr seraient associés avec des personnes qui ont été arrêtés pour possession de drogue. Il a laissé laisser entendre qu'il y aurait certains avocats proches du parti qui défendent des personnes qui sont impliquées dans des délits de drogue. Oubliant par ailleurs, que sa propre garde rapprochée, en l'occurence Raouf Gulbul ou encore la fidèle lieutenant du MSM, Roubina Jadoo-Jaunoccus, étaient épinglés dans une commission d'enquête contre la drogue.
 
Le Parlement fermé, c'est donc au bord d'un chemin, en tenue de sport, le ventre bedonnant et l'oeil hagard que Pravind Jugnauth a répondu aux questions des affaires de l'Etat, à la suite des allégations du leader du Reform Party, Roshi Bhadain, concernant un ministre impliqué dans un scandale de pot-de-vin. Le Premier ministre a eu comme seule réponse d'invite Roshi Badhain de s'adresser aux autorités concernées : "Mo tres flatte ki li ena plis confiance en mwa, mais selman, Roshi Badhain conne tres bien, mo pas lotorité pou fer investigation...C'est pas Pravind Jugnauth Premier ministre ki fer lenquete. [...] Li kapav ale L'Icac, la police."

Pravind Jugnauth a confié ne pas avoir reçu des informations "crédibles" sur ce dossier et ni de lettre venant de Roshi Badhain, "mo pas ine trouve nanrien, li p coze, li p allégué". 

 

Mercredi 1 Mars 2023

Nouveau commentaire :

Règles communautaires

Nous rappelons qu’aucun commentaire profane, raciste, sexiste, homophobe, obscène, relatif à l’intolérance religieuse, à la haine ou comportant des propos incendiaires ne sera toléré. Le droit à la liberté d’expression est important, mais il doit être exercé dans les limites légales de la discussion. Tout commentaire qui ne respecte pas ces critères sera supprimé sans préavis.


LES PLUS LUS EN 24H