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Santé

Covid-19 : La revue médicale « The Lancet » fustige l’automatisation de la troisième dose


Rédigé par E. Moris le Mardi 14 Septembre 2021



La décision des autorités mauriciennes d'imposer la troisième dose fait débat. Le ministre de la Santé Kailash Jagutpal a annoncé lors de son point de communication du National Communication Committee le 10 septembre que les autorités se penchent sur une troisième dose, dépendant du vaccin inoculé, notamment pour ceux qui ont reçu le Sinopharm.

Il a précisé que le Vaccination Committee a fait des recommandations et viendra prochainement avec un plan de vaccination pour l’administration de la troisième dose. Qui est à la tête du comité mauricien de vaccination ? Nul autre que le businessman et conseiller "bénévole" du Premier ministre et petits courtiers à ses heures perdues.

Des débats en série sur la troisième dose pour tous, et pourtant à l'île Maurice, le comité santé a tranché.

Une mesure que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a désapprouvée à plusieurs reprises. « Pour l’instant, nous ne souhaitons pas voir une utilisation généralisée des doses de rappel pour les personnes en bonne santé qui sont entièrement vaccinées », a réaffirmé mercredi son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Des scientifiques contestent l’utilité d’une dose de rappel pour les personnes jeunes et en bonne santé, en pointant du doigt le manque de preuve scientifique.

Selon un article du journal Le Monde, la revue médicale « The Lancet » a publié, lundi, une tribune au vitriol contre l’automatisation de la troisième dose, signée par deux ex-chercheurs à la FDA, l’autorité qui homologue les vaccins. Philip Krause et Marion Gruber, deux chercheurs de la Food and Drug Administration (FDA) et responsables du dossier, ont démissionné en août de leurs fonctions, officieusement en raison de pressions de leur hiérarchie et de l’administration Biden pour approuver un rappel vaccinal.

Ils ont publié le 13 septembre, dans la revue médicale britannique The Lancet, avec seize autres confrères, une tribune au vitriol contre un rappel vaccinal, fondée sur l’examen des données épidémiologiques. « A ce jour, aucune de ces études n’a fourni de données crédibles prouvant une baisse substantielle de la protection contre la forme grave de la maladie », accuse la tribune rédigée par Philip Krause. « Le message qu’un rappel pourrait bientôt être nécessaire, s’il n’est pas justifié par des données et des analyses solides, pourrait nuire à la confiance dans les vaccins et saper le message sur l’importance de la primo-vaccination. »

Les rappels pourraient comporter des « risques » s’ils sont « introduits trop tôt ou trop fréquemment », estiment les chercheurs, qui pointent les effets secondaires « comme la myocardite, qui est plus fréquente après la deuxième dose de certains vaccins à ARN messager [vaccins de Pfizer et Moderna] ou le syndrome de Guillain-Barré, qui a été associé aux vaccins Covid-19 à vecteur d’adénovirus [Johnson & Johnson] ».

En conclusion, même si les vaccins n’empêchent pas la propagation asymptomatique du variant Delta, la tribune estime qu’ils sont efficaces contre les formes symptomatiques et graves déclenchées par ledit variant et appellent, comme le demande l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à utiliser les doses disponibles pour les personnes n’ayant pas encore reçu d’injection : « Les vaccins actuellement disponibles sont sûrs, efficaces et sauvent des vies. Ces vaccins en offre limitée sauveront le plus de vies s’ils sont mis à la disposition des personnes qui courent un risque appréciable de maladie grave et n’ont pas encore reçu de vaccin. »

De son côté, même son de cloche de Sarah Gilbert, scientifique anglaise qui a participé à la création du sérum d'AstraZeneca dans les colonnes du Washington Post : "une dose de rappel du vaccin anti-Covid serait inutile pour la majorité de la population". La professeure de l'Université d'Oxford, a assuré que l'immunité du vaccin perdurait, même contre le variant delta. L'administration en deux doses permet de protéger durablement la plupart des gens, ajoute-t-elle. Un rappel lui semble néanmoins pertinent pour les personnes à risques que sont "les immunodéprimés et les personnes âgées". 

Certains pays, comme la France, ont commencé à administrer cette dose de rappel à certaines catégories de population : les plus âgés (six mois après leur vaccination) et les personnes au système immunitaire affaibli. Pour la justifier, ces pays invoquent une baisse de l’efficacité des vaccins contre l’infection au variant Delta, déclin qui semble s’accentuer à mesure que le temps passe.

D’autres gouvernements sont allés plus loin, ou souhaitent le faire. En Israël, la troisième dose est disponible dès l’âge de 12 ans, cinq mois après la vaccination. Les États-Unis prévoient de lancer à partir du 20 septembre une campagne de rappel pour tous les Américains avec les vaccins de Pfizer et Moderna.


 

Mardi 14 Septembre 2021

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