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Opinion

[Billet d'humeur] Qu'est-ce qui pourrait sauver Pravind Jugnauth, un remaniement ministériel ?


Rédigé par E. Moris le Lundi 9 Mai 2022



Echec, échec, échec...Il est ratatiné le Pravind ! Il fut un temps où le fiston revendiquait sa filiation « Mo kuma mo papa. Mo piti mo papa!», comme une ultime tentative de se réapproprier un peu de l'aura de son paternel, mais les observateurs politiques sont unanimes et ceux, même dans son propre camps, ils ne peuvent que le contredire dans son échec à se réconcilier avec les Mauriciens et sa gestion des affaires de l'Etat.

Le gouvernement est assiégé. Il l’était depuis 2019. Sa situation s’est envenimée depuis. Arrogance affichée, crise de délirium contre les membres de l'opposition dans une supposée complicité liée aux récentes émeutes. Les accusations sont graves, mais Pravind Juganuth fait fi de toute prudence. En retour, c'est un bras de fer qui s'est installé, avec presque tout le monde.

Maintenir la pression sur les citoyens en leur enlevant leur liberté de mouvement est considéré par la majorité comme un objectif de tuer toute velléité de contestation et de protestation dans l’œuf. Cette méthode répressive digne d'un petit dictateur qui veut tout contrôler, vise aussi à dissuader le citoyen à descendre dans la rue pour exprimer son mécontentement. Surtout que les prix de nombre de produits et de commodités ont pris l’ascenseur. Mais c'est raté ! Des citoyens ont bravé toutes les interdictions, notamment le protocole sanitaire, pour contester contre l’explosion des prix et la hausse du coût de la vie. Une mèche a été allumée. Où est-ce que la bombe va exploser ? 

Au sein du gouvernement, on veut rappeler à la jeunesse mauricienne les émeutes de 1999. Mais pour la plupart, ils n'étaient même pas nés ! Les pyromanes qui oeuvrent dans l’ombre ont communalisé à escient le problème. C’est là où le bât blesse ! Aujourd’hui, c’est un gouvernement qui est prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir. Une équipe dont la priorité est d’abord et avant tout de garder son électorat, soit un tiers des votants. Ils ont oublié qu'une franche de la population grandit et qu'elle sera en âge de voter. Qu'il faudra beaucoup plus pour 'couillonner' les personnes âgées en agitant de fausses promesses de pensions.

Pravind Jugnauth sent le terrain glisser inexorablement vers le précipice. D'où ses excès de nervosité et d'agressivité en public. Le sondage publié dans un hebdomadaire lui donnant un certain avantage si avait eu lieu des élections législatives est faussé. Réalisé avant les émeutes et l'augmentation des prix des carburants et des transports en commun. Ses ministres donnent des résultats médiocres en période de crise. Toutes les combines ont été utilisées depuis le retour des Jugnauth au pouvoir, mais il faut bien se rendre à la raison : au sein du MSM ne brille pas que des lumières, loin de là. Pravind orphelin de père, est bien seul, malgré son armada de conseillers, sa chaine nationale et d'autres organes de communication prêtent à faire le jeu de la propagande. A moins d'un remaniement ministériel pour donner l'illusion qu'il tient le bon bout, le Premier ministre est acculé. Il devra tôt ou tard sortir de son chapeau les petits arrangements avec Modi lors de sa dernière visite en Inde, mais l'homme attend son heure, pour les effets d'annonce.

Ce mardi, le leader de l’opposition Xavier Duval présentera sa motion de blâme contre le gouvernement. Une motion qui fait son retour 26 plus tard. Malgré l'assurance affichée par le gouvernement, c'est un coup dur. A l'international cette situation est suivie de près. 

Lundi 9 Mai 2022


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