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Opinion

[Billet d'humeur] La palme du ridicule aux flics en délire pour la convocation de l'interprète ‘Polico Crapo’


Rédigé par E. Moris le Jeudi 23 Juin 2022



'Sky is the limit'. Si il y a bien une chose qui caractérise le gouvernement de Pravind Jugnauth, c'est la politique grasse et l'incompétence. Quand aux flics en délire, au lieu de faire profil bas, après la mise à jour des scènes de tortures et de brutalités policières qui ont choqué à juste titre tout le pays, ils continuent avec une certaine constance de nous ridiculiser en nous mettant à dos non seulement les  organisations internationales des Droits de l'Homme, mais bientôt toute la communauté des artistes.

La dernière trouvaille en date, c'est la convocation aux Casernes Centrales du chanteur Ivander Jummun, un des membres du groupe 666 Armanda. L'interprète du morceau ‘Polico Crapo’, a été convoqué par la MCIT ce jeudi. Il était accompagné de son homme de loi, Me Adrien Duval. Selon la police, cette chanson contiendrait des mots « offensants » et on lui reproche d’avoir chanté ce morceau durant un mariage. La belle affaire ! Rappelons qu'il avait été arrêté en juin pour infraction aux dispositions de l’ICT Act. Il avait ensuite été libéré sous caution.

On a l’impression, ces dernières semaines – d’entendre un vieux disque, comme un vieux vinyle qui craque un peu, avec une idéologie de dictature qui s'installe peu à peu à l'île Maurice. Personne n’imagine qu’on aurait interdit à Brassens, Brel ou d’autres d’avoir eu des propos parfois provocants sur la force policière. Toute une génération a écouté religieusement les rappeurs Tupac, Notorious B.I.G; IAM, Trust, Police milice, 1979. Dominique Grange, A bas l'état policier, 1968. Suprème NTM, Police, 1993. Juliette Gréco, A la belle étoile, 1951. Georges Brassens, Hécatombe, 1952. Léo Ferré, Comme une fille, 1969, Renaud, J'ai embrassé un flic , 2016...sans pour autant mettre à feu et à sang le pays.

Il ne viendrait à l'idée de personne d'interdire un Mister Love de parler ouvertement de sexe dans ses chansons ou le rappeur Pitbull de se produire sur scène avec Jennifer Lopez avec des scènes torrides. Si la liberté d’expression est un droit fondamental, il semblerait que certaines personnalités politiques au sein de la majorité gouvernementale n’apprécient que très peu l’usage de ce droit. Les censeurs de la bien pensante frappent encore. Mais attention, à force de tirer sur la corde, c'est la corde au cou qui risque de tous nous étrangler, si on n'y fait pas gaffe. 
 

Jeudi 23 Juin 2022


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