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Politique

Associations socioculturelles : Un soutien qui vaut son pesant d’or


Rédigé par E. Moris le Samedi 20 Octobre 2018

Cette semaine, l’actualité a été marquée par… ce qui ressemblait davantage à une conférence de presse d’une association socioculturelle qui a pris, avec raison, la défense de Kobita Jugnauth. Oublions un instant le style bollywoodien du porte-parole de l’association Veer Ekta et de son acolyte silencieux, qui fait plus sourire qu’autre chose.



Chaque citoyen mauricien aurait pu être tenté de s’associer avec Roshan Jerhul si la défense de Kobita Jugnauth n’avait pas pour base le fait qu’elle est une « femme hindoue ».

Aurait-il avancé que ce n’est pas correct de faire des insinuations de la sorte sur une femme, mais (et pourquoi pas ?) sur un homme ou tout être humain qu’il aurait été facile de soutenir les propos de l’ami Jerhul…. 

Il lui suffisait simplement d’évoquer la liberté de mouvement, d’association ou d’expression que Veer Ekta aurait pu provoquer un élan national pour que cessent les attaques sur la vie privée des politiciens.

Mais l’association, qui n’en est pas à sa première déclaration fracassante (ses dirigeants s’étaient déjà excusés pour avoir soutenu Soodhun, avaient demandé à voter un « porte-drapeau hindou » à la partielle au no 18 et avaient réclamé la démission de Rajendra Ramdhean de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation), a choisi de défendre Kobita Jugnauth « en tant que femme hindoue ».

Ce fut une erreur ! D’ailleurs, un artiste (et commentateur prolifique sur facebook) n’a pas manqué de souligner le « métissage » de l’épouse du Premier ministre, ce qui accentue l’aspect rigolo et grotesque de l’intervention de Jerhul… Mais à Maurice, comme dans bien des pays, l’absurde et le grotesque venant des associations socioculturels cache souvent des histoires de gros sous. 

Pourquoi les membres d’une association socioculturelle se retrouvent (presque) toujours à défendre le gouvernement du jour ? Tels des chats qui retombent immanquablement sur leurs pattes, ils sont toujours dans les good books du pouvoir, même quand ce sont les politiciens qu’ils ont le plus conspués qui occupent l’hôtel du gouvernement. Tout simplement parce que ses dirigeants sont impliqués dans des business juteux où l’assentiment du parti ou l’alliance au pouvoir est essentiel ! 

Il suffit d’aller vérifier combien de membres de ces mouvements supposément sectaires sont actionnaires ou dirigeants de sociétés proposant le transport d’employés. L’on sera étonné de constater le nombre de contrats obtenus par ces compagnies auprès des firmes para étatiques ! Une petite conférence pour défendre le gouvernement de temps à autre est un pis-aller comparé aux sommes en jeu.

L’autre secteur dans lequel les gros bras des associations socioculturelles sont aussi à l’aise que des poissons dans l’eau est celui de la sécurité. Ne nous y trompons pas ! Même les ministères et les firmes para étatiques peuvent à tout moment avoir besoin d’un service d’ordre pour un événement.

Et à qui faire appel dans cette situation ? Évidemment à ceux qui ont un casier judiciaire et qui, pour l’occasion, seront seyants en costume noir. Et il est même arrivé que des dirigeants d’associations socioculturelles défendant des communautés distinctes soient actionnaires d’une même compagnie. L’argent n’est-il pas le meilleur moyen de gommer les différences ? 

Toutefois certains malins peuvent trouver d’autres opportunités. Par exemple, il est arrivé qu’un gouvernement crée une ligne de transport au profit d’une compagnie qui comptait en son sein un religieux qui a soutenu l’une des composantes de l’alliance au pouvoir (de l’époque) en maintes occasions. 

L’association Veer Ekta attend-elle quelque chose en retour de son soutien ? Aucun esprit censé ne pourrait penser une telle chose !

Samedi 20 Octobre 2018

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