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Un autre regard

[Alexandre Laridon] Enn reklam dan vid !


Rédigé par Alexandre Laridon le Mercredi 8 Juillet 2020



« Heureusement que le ridicule ne tue pas… » comme dit l’adage ! Le 2 juillet 2020, l’ « Economic Development Board » (EDB) informe sur son site web que le prestigieux magazine, The Economist, a consacré deux pages dans son édition du 20 juin 2020 sur la manière dont Maurice a géré la crise sanitaire du Covid-19, tout en mettant l’accent sur les actions prises par le gouvernement mauricien afin de tacler la crise économique.

L’institution pousse même plus loin en précisant que « The prestigious and leading weekly magazine […] has published a headline story entitled ‘Reinventing Mauritius: A country on its way up. »

Une initiative certes noble mais nulle part dans le texte d’information n’est mentionné le fait que c’est un publi-reportage. C’est-à-dire un article payant, financé évidemment des poches des contribuables, avec une petite précision de taille de la rédaction du prestigieux magazine qui déclare au bas de la couverture que « This promotional cover wrap has been placed on a limited number of copies of The Economist. » Et que « No endorsement is implied. »

Il est certes vrai que ce n’est pas la première fois que des médias internationaux nous approche pour nous proposer un espace ou une plateforme payante afin de vanter les mérites de notre pays comme une plateforme d’investissement. Ce qui est nouveau cependant, c’est la manière de présenter cette publicité déguisée - puisque cela en est une - sous la forme d’un article faisant surtout l’éloge du Premier ministre.

Selon certaines sources au sein du gouvernement, l’idée est d’attirer évidemment les investisseurs et les touristes mais surtout de redorer le blason mauricien.

Mais soyons sérieux pour un moment ! Pensez-vous vraiment que ce type d’investissement peut être lucratif et logique dans le contexte actuel avec la mauvaise image que nous renvoie la presse internationale, avec notre juridiction financière sur la liste noire de l’Union européenne ou encore la situation dans laquelle se trouve toujours de nombreux mauriciens bloqués à l’étranger ? 

Ce qui épate encore plus c’est le terme « Reinventing », utilisé dans le titre de l’article payant en question. « Reinventing », donc réinventer en français qui signifie ‘donner une nouvelle dimension à quelque chose qui existe déjà’ selon le dictionnaire Larousse.

À moins que nous, citoyen lambda, nous ayons une définition complètement différente du terme « réinventer » ou sinon que nous soyons simplement bornés et dupes, il est clair que le titre de cet article tant exploité de façon bourbeux ne reflète en rien la réalité actuelle que vit notre société aujourd’hui.

Quand nous prenons l’exemple du calvaire vécu par les squatteurs de Pointe aux sables ou même de Riambel avec la destruction de leurs maisonnettes en tôle,  de la méthode barbare utilisée à les bousculer et les faire déguerpir en plein période de confinement ; des lois liberticides comme la « Covid-19 Act » et le « Quarantine Act » ; De la réforme du système de pension pour faire place à la ‘Contribution Sociale Généralisée’ qui n’augure jusqu’à présent rien de rassurant aux yeux de l’opinion publique n’étant toujours pas convaincu ; Ou encore du nombre de licenciements qui s’amorcent avec l’excès de feuille de route sans aucun préavis remise aux employés qui ont pour la plupart des années de loyaux services au sein de leurs compagnies; Des contrats juteux au coût de millions de roupies obtenus en plein « lockdown » par des entreprises proche de « la kwizinn » par la voie de l’  «emergency procurement»

Bref, vous l’aurez compris. Le terme et le titre utilisés dans le publireportage du magazine The Economist sont tout simplement en porte à faux pour ne pas dire trompeurs, induisant ainsi en erreur les lecteurs. À croire qu’ils veulent à tout prix à ce que la vanité ignore la médiocrité. Incroyable ! 

Rappelez-vous de ce fameux « Economic Mission Statement » ? Le très beau discours de 23 pages prononcé par Sir Aneerood Jugnauth pendant une heure le 22 août 2015 afin de présenter la vision 2030 du gouvernement qui devait mener le pays vers un deuxième ‘miracle économique’. Ne disaient-ils pas à l’époque que “After rotten fruits would have fallen and new flowers budding out, the harvest will be abundant for one and all…”

Est-ce le cas aujourd’hui? Qui sont ceux qui en profitent vraiment ? Et ils osent venir insinuer pour la énième fois qu’ils vont réinventer l’ile Maurice ! Nous prennent-ils vraiment pour des imbéciles ? En 2015, peut être que la population pensait que cela était possible. Mais aujourd’hui… hmmm !

A propos de l'auteur : Juriste de formation et jeune observateur de la vie politique, Alexandre Laridon aborde souvent sur divers sujets d’actualité en tant que chroniqueur dans la presse locale et régionale.

Mercredi 8 Juillet 2020

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